John McCain et le retour en référence

  • John Mccain

Le Sénateur de l’Arizona, avec sa très élégante épouse Cindy, est redevenu une référence dans la politique américaine.

John McCain a toujours eu des atouts importants. Fils d’amiral, petit-fils d’amiral, en 1967, il est pilote d’un avion qui est abattu au-dessus d’Hanoï.

Il s’éjecte et se retrouve au sol dans un lac avec une jambe et deux bras cassés. Il est conduit à la prison de Hoa La. L’objectif des nord-vietnamiens est simple. Ils veulent obtenir du fils du Commandant en Chef des Forces du Pacifique qu’il signe son autocritique en se désignant « criminel de guerre ». Il refuse et endure 26 mois de confinement solitaire.

Plusieurs mois plus tard, il ne pèse que 45 kilos et les nord-vietnamiens lui proposent alors une libération anticipée. Il refuse et ne sera libéré qu’en 1973.



En 1999, bon nombre d’observateurs sont convaincus qu’avec un tel cursus, John McCain ne fera qu’une bouchée du « fiston du Président Bush » casé lui dans la garde nationale du Texas.

Mais si l’élection présidentielle américaine est faite d’histoires qui dénotent un destin, elle demeure d’abord une redoutable machine financière. Au moment où les finances de GW Bush étaient les plus faibles et celles de McCain les plus fortes, McCain n’a compté qu’un petit tiers des moyens financiers de GW Bush...

Si John McCain a le profil du héros, GW Bush a les moyens financiers historiquement les plus élevés de l’histoire d’un candidat à des primaires. Après quelques embellies électorales dans des Etats au nombre faible de délégués à l’exemple du New Hampshire où McCain devance GW Bush de 18 points, la force de l’argent emporte tout sur son passage. GW Bush est désigné par le Parti Républicain.

En 2008, face à Barack Obama, le fossé des générations creuse la différence. Mais surtout le bilan de GW Bush est passé par là et l'opinion ne veut plus des Républicains.



McCain reconnait la défaite avec tolérance et reste dans la vie politique.

Le Sénateur Républicain a choisi un créneau simple : incarner l’Amérique profonde aux valeurs morales simples et solides dont le courage d’avoir « raison trop tôt ».

Cette phrase résume l’offensive risquée du Sénateur de l’Arizona puisqu’elle prend à revers l’opinion.

Il représente l’Amérique profonde loin des Capitales qui s’enthousiasment pour les vedettes médiatiques (Chicago pour Obama et New York pour Clinton). Lui, il choisit le jeans, la pêche et les photos de barbecue au coin de la maison en rondins de bois.

Le pari de John McCain est simple.

Tout d’abord, le choix du courage, c’est la première qualité reconnue à cet ancien prisonnier de guerre.

Ensuite, s’il en est un qui est demeuré à l’écart des « jeux de Washington », c’est bien ce responsable républicain qui est de tous les combats pour l’éthique en politique au prix d’avoir même parfois manifesté publiquement son indépendance face à certains donateurs de son parti.

Enfin, McCain mise sur les "valeurs durables" de l’opinion américaine : sécurité, patriotisme et refus de la moindre faiblesse.

Derrière sa démarche, il y a une conviction profonde. L’Amérique est restée républicaine.

L'actualité lui donne raison et John McCain s'annonce comme l'un des leaders les plus sollicités pour les élections intermédiaires de novembre. Le come back est réussi.

  • Publié le 2 août 2014

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