Grenoble : Eric Piolle et la tempête au sujet de sa proposition 23

Gaz Electricité de Grenoble est au centre d'une crise qui a conduit hier soir à mettre un terme à la séance publique du Conseil Municipal de Grenoble dans des conditions particulièrement inhabituelles.

Dès la campagne électorale de mars 2014, Eric Piolle s'était engagé à évoluer vers un groupe unique de l'énergie (proposition 23). Cet engagement supposait des évolutions majeures.

Il était reproché à Eric Piolle de ne pas avoir concrétisé des propositions populaires :
- proposition 63 sur la monnaie locale,
- proposition 64 sur l'éthique financière,
- proposition 6 sur le droit de votation,
...

Sur 120 propositions, souvent très détaillées, la proposition 23 avait suscité des questions dont les critères des actionnaires ainsi à "évincer".

Mais de là à imaginer qu'une première étape vers la concrétisation de cette proposition entraînerait un tel enchaînement lors d'une séance publique de Conseil Municipal, il y avait une frontière peu envisageable.

Les conditions d'application de cette première étape de la proposition 23 posent des questions techniques :

1) la composition de la commission et le détail des votes sur le marché de l'éclairage public à Grenoble : l’ADES indique que le PS et l’UMP auraient voté en commission alors qu’ils ont contesté en séance publique du Conseil Municipal. Qui dit vrai ?

2) Le devenir global du pôle public énergie en devenir : quel périmètre ? Quels actifs ? Quel coût d’indemnisation des actuels actionnaires privés ?

3) Comment garder 28 emplois d’un marché privatisé si la décision de la commission devait être respectée alors même qu'elle est présentée comme ayant été adoptée à l'unanimité dont les groupes d'opposition ? Comment conserver le même nombre d'emplois alors même que le périmètre des activités donc du CA diminue ? Bien au-delà comment mettre en oeuvre la proposition 40 qui prévoit la diminution par 2 de la consommation d'éclairage sur la Ville de Grenoble sans changer le périmètre de l'organisme gestionnaire de l'éclairage public ?

4) De façon générale, la remise en question de la décision de la commission est-elle l’abandon de la règle du moins disant pour attribuer un marché public ?

C'est tout l'enjeu de la gouvernance locale qui est posé.

Qu'en sera-t-il avec les riverains de la proposition 39 au moment de l'ouverture de la salle de consommation de drogue ?

Qu'en sera-t-il pour bon nombre d'autres propositions qui sont en "rupture" ?

Depuis la victoire surprise de cette nouvelle équipe municipale, il y a une "fièvre locale" qui mérite de descendre de plusieurs niveaux. Un programme a été présenté. Il est détaillé, précis. Il est naturel qu'il soit appliqué. C'est le résultat d'un vote démocratique.

Sous cet angle, les tensions d'hier soir ne peuvent que générer de nombreuses questions bien au-delà de la seule délibération en question.

Politis : articles très intéressants. Dans le Dauphiné Libéré un déficit de 10 M€ était annoncé. Dans Politis le déficit passe à 14 M€. Quel montant dans prochain reportage médiatique ?

  • Publié le 21 octobre 2014

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