Elections cantonales 2015 et la course aux coupables

Dans l'ambiance actuelle, les élections cantonales de mars 2015 s’annoncent comme l’élection de tous les dangers.

Le besoin de revanche de l’opinion continue de progresser et un besoin d’une revanche rapide, spectaculaire et sans faiblesse.

Il lui faut des coupables. Coupables, qui seront-ils ? Avec la culture du bouc-émissaire qui caractérise la France, l’opinion se fixera vite car s’est on jamais demandé si un bouc émissaire était innocent ?

Il incarne le mal, parce qu’il porte les péchés du monde. Le bouc émissaire est toujours coupable pour qui l’a désigné.

Il dispense chacun de l’éthique du doute, fondement même de la raison, et de celle du courage, qui n’est rien d’autre que le choix de la vérité plutôt que celui de l’approbation. C’est le prix à payer pour qu’il remplisse son rôle expiatoire.

Au demeurant, il y a dans cela comme une cohérence. Par un mécanisme psychologique dangereux parce qu’inavoué, on passe alors de l’objectivement possible au subjectivement certain.

Un soupçon fondé sur des témoignages fragiles devient rumeur, puis conviction du public. C’est dans la droite ligne du Moyen-âge, où l’on soumettait l’inculpé au jugement de Dieu. Celui qui succombait était coupable parce que la société toute entière ne doutait pas que Dieu venait au secours de l’innocent.

Dans ces conditions, le réel importe peu. C’est ce que le groupe social pense et croit qui compte.

C’est ce dernier volet qui est le volet le plus dangereux de ce processus. Le corps social va sanctionner et non pas construire. Il a besoin de revanche donc de coupables.

2015 sera une élection de crise profonde. Le pays se considère comme ancré dans la crise depuis plus de 50 mois. L’opinion se sent ignorée par les élites, démunie. La victoire appartiendra au moins coupable que les autres.

C’est une course à l’élimination qui va s’engager. Le PS et l'UMP sont aux premières lignes. C'est le creuset qui va donner au Front National un score historique mais historique jusqu'à quel niveau ?

Après la course aux coupables, le 30 mars pourrait être l'explication des "coupables" face à une donne politique à ce point inattendue...

  • Publié le 3 janvier 2015

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