Jane Hartley et l'Amérique aujourd'hui

  • John Kerry
  • Jane Hartley

En 1831, contre l’opinion dominante de son temps, Tocqueville est allé voir «à quoi ressemble une grande République avant qu’elle n’arrive chez nous».

Aujourd’hui, avec le même sentiment, Tocqueville n’aurait pas à lutter contre «l’opinion dominante» tant cette dernière admet que l’Amérique devance ce qui attend le reste du monde.

C'est ce lien fort historique que John Kerry a célébré aujourd'hui à Paris.

Paris où Barack Obama a nommé une Ambassadrice de choc et de charme : Jane Hartley, présente toute la journée aux côtés de John Kerry.



Il est donc nécessaire de chercher à comprendre des tendances lourdes parce qu’aujourd’hui, volontairement ou pas, nous sommes tous des Américains.

L’américain est le nouveau latin de l’ère moderne. C’est la culture qui fait notre quotidien qu’on le veuille ou pas.

Cette réalité concerne bien entendu également le marketing politique mais bien au-delà.

Dans ce domaine, trois différences majeures existent entre l’Amérique et la France.

Aux Etats-Unis, l’idéologie a peu de place. La politique est d’abord des réponses pratiques à des questions pratiques. La part majeure d’idéologie apparaît davantage chez les conservateurs qui veulent défendre le «rêve américain».

Seconde différence, parce que l’idéologie a peu de place, le débat tourne autour des valeurs de vie et le premier réflexe consiste à examiner si le candidat qui les proclame les a respectées. D’où la place importante qui est accordée à la personnalisation des campagnes. Le citoyen cherche à décrypter le tempérament.

Troisième différence, la politique Française tourne autour de la gestion apaisée des problèmes. La politique américaine tourne autour de la réintroduction permanente l’optimisme. En France, le discours consiste à expliquer comment on va retarder l’apocalypse. Aux Etats-Unis, il s’agit de recommencer le monde.

En raison de telles différences, il n’y a pas de «modèle américain».

Chaque élection présidentielle est marquée par une logique de rupture.

En 1976, Jimmy Carter promettait la fin d’une présidence machiavélique.

En 1980, Reagan marquait le retour d’un pays qui entendait être internationalement respecté.

En 1992, la victoire de Clinton était celle de la proximité et du retour aux priorités intérieures.

En 2000, le succès de Bush était le triomphe d’une Amérique morale.

2008, le succès de Barack Obama est le retour à l’Amérique des rêves où tout serait possible avec une vocation internationale à réconcilier le monde.

Les nouvelles épreuves à traiter désormais vont tester une nouvelle fois ce caractère.

Par leur ampleur comme par leur gravité, ces épreuves concernent l’ensemble de la communauté internationale.

C’est probablement la première fois à ce point que la communauté internationale a le sentiment que le Président des Etats-Unis est aussi un peu plus que cette seule fonction.

L’approche de Tocqueville est aujourd’hui le sentiment le plus partagé. John Kerry et Jane Hartley ont été ce jour les témoins privilégiés de cette nouvelle situation.

Secretary Kerry, Ambassador Hartley Prayer Over Flowers Left in Memory of Slain Paris Police Officer

  • Publié le 16 janvier 2015

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