Grèce : Barack Obama valorise son bilan sur le dos de ... l'Europe

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Où était la force de Barack Obama en 2008 en pleine crise financière dans les dernières semaines de la campagne ?

Barack Obama avait un discours montrant que la crise était annoncée de longue date. Donc, ceux qui feignaient de la découvrir en septembre 2008 étaient soit des menteurs soit des incompétents.

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Barack Obama rappelait alors que les signes annonciateurs ont été nombreux :

- Février 2007 : les défauts de paiements sur les crédits hypothécaires se multiplient aux États-Unis et provoquent les premières faillites d'établissements bancaires spécialisés.

- Juin : la banque d'investissement Bear Stearns, qui annonce la faillite de deux fonds spéculatifs, est la première grande banque à subir les dommages de la crise du subprime.

- Juillet : la banque allemande IKB est mise en difficulté.

- 3 août : les places boursières chutent face aux risques de propagation de la crise.

- 9 août : la banque française BNP Paribas annonce le gel de trois de ses fonds d'investissement exposés au marché du subprime.

La Banque Centrale Européenne (BCE) injecte 94,8 milliards d'euros de liquidités et la Réserve Fédérale Américaine 24 milliards $US. La Banque du Japon, la Banque Nationale Suisse (BNS) ou encore la Banque du Canada interviennent également.

- 10 août : les Bourses plongent. Les grandes banques centrales injectent de nouveau des liquidités dans le système bancaire.

- 14 septembre : la Banque d'Angleterre accorde un prêt d'urgence à Northern Rock, cinquième banque de Grande-Bretagne, pour lui éviter la faillite. Des clients paniqués se précipitent pour retirer leur épargne.

- 1er octobre : UBS, première banque suisse, annonce une dépréciation d'actifs de 2,4 milliards d'euros, principalement sur le marché du subprime. La banque américaine Citigroup annonce être aussi touchée par cette crise.

- Décembre : l'économie américaine souffre des effets de la crise de l'immobilier et du crédit. Les craintes de récession augmentent.

- 22 janvier 2008 : la Fed baisse son taux directeur de trois quarts de point à 3,50 %, une mesure d'une ampleur exceptionnelle.

- 17 février : la banque Northern Rock, en situation critique, est nationalisée par le gouvernement britannique.

- 11 mars : les banques centrales conjuguent de nouveau leurs efforts pour soulager le marché du crédit. La Fed se dit prête à fournir si besoin jusqu'à 200 milliards à certaines grandes banques.

- 16 mars : le géant bancaire américain JP Morgan Chase annonce le rachat de Bear Stearns, pour seulement 236 millions, avec l'aide financière de la Fed. Le prix sera quintuplé une semaine plus tard.

- Juillet/août : la pression monte sur Freddie Mac et Fannie Mae, les deux institutions américaines du refinancement hypothécaire, qui voient leur cours en Bourse s'effondrer.

- 7 septembre : le Trésor américain annonce une mise sous tutelle gouvernementale de Freddie Mac et Fannie Mae, le temps que ceux-ci restructurent leurs finances. Il garantit leur dette à hauteur de 100 milliards de dollars pour chacune de ces deux institutions. Les Bourses mondiales accueillent favorablement cette mesure.

- 15 septembre : la banque d'affaires Lehman Brothers annonce son placement sous la protection de la loi sur les faillites après l'échec de discussions initiées par la Réserve fédérale de New York pour la sauver.

Ce discours était d'une extrême efficacité en citant toutes les étapes.

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C'est le même discours que Barack Obama avec la crise financière de la Grèce. Sous cet angle, il dé-diabolise Syriza. Mais surtout il met un doute sur la santé financière de nombreux pays bien au-delà de la Grèce.

C'est un coup politique parce que Barack Obama dresse un bilan de l'Europe encalminée au moment où il annonce un beau taux de croissance pour les Etats-Unis. bref, façon de montrer son succès.

  • Publié le 2 février 2015

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