Grenoble : les Musiciens du Louvre et le défi d'Eric Piolle

Aujourd'hui, pour protester contre la suppression d'une subvention municipale de la Ville de Grenoble, l'association Les Musiciens du Louvre de Grenoble a tenu un concert sur la voie publique en plein centre-ville.

C'est la première protestation de ce type face à une décision prise par la municipalité écologiste élue en mars 2014. Les joueurs de rugby ont changé de stade dans la discrétion après avoir proclamé leur attachement à leur ex-stade historique. D'autres suppressions sont intervenues toujours dans la même discrétion : Tour de France, 6 jours cyclistes, Festival du Cirque, remise en question de la Halle de Tennis ...

Selon des modalités diverses, les responsables concernés ont certes alors protesté. Mais jamais en appelant à la manifestation sur la voie publique.

C'était donc une première aujourd'hui à Grenoble.



En réalité, le défi est essentiellement pour Eric Piolle, le Maire écologiste de Grenoble.

Ces suppressions répétées ont progressivement impacté son image.

Pendant la campagne des municipales, il a fait un "sans faute" sur la base d'une stratégie remarquablement préparée : incarner la différence, dans la forme comme dans le fond.

La différence devait être son ADN, sa marque, casser les codes y compris vestimentaires.

Cette différence, pour exister dans la durée, passe par des mesures positives comme par des mesures négatives. Mais ces dernières ont éclipsé les premières. Il y a même un réel déséquilibre faute d'organisation de mesures positives fortes de fond : pas de référendum citoyen, pas de bras de fer avec les banques, pas de gratuité des transports collectifs ...

A ce rythme, le souffle de la campagne s'atténue. Bien davantage, la municipalité écologiste co-gère la structure d'agglomération avec ... le PS qui, dans l'agglomération grenobloise, est très social-démocrate, pas "frondeur" du tout.

Déjà au début de la seconde année, les conseillers d'Eric Piolle, qui ont remarquablement managé la campagne de mars 2014, sont donc confrontés à trois questions de fond :
- comment garder le coefficient de sympathie en s'associant aussi souvent à des suppressions par définition toujours impopulaires ?
- comment faire vivre une "différence positive" ?
- comment reprendre des initiatives qui donnent du corps à l'originalité revendiquée pendant les municipales ?

Un séminaire de communication aurait même été organisé dernièrement pour redéfinir ce "nouveau souffle" nécessaire.

Ainsi, les Musiciens du Louvre de Grenoble vont peut-être contraindre le Maire de Grenoble à changer sa ... partition ?

  • Publié le 6 février 2015

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