Barack Obama et le rendez-vous de la Journée de la Terre

Demain, c'est la journée mondiale de la Terre. Barack Obama est attendu en Floride pour un discours important sur le réchauffement climatique.

C'est le retour aux sources de Barack Obama. La vraie valeur ajoutée de Barack Obama en 2008 c'est le retour de l'idéal. Car le parti pris d’idéal, c’est l’axe stratégique de la campagne de Barack Obama.

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Le choix fort a été ensuite, grâce à des outils, d’offrir de s’associer à cet idéal pour le transformer en idéal commun. Ces outils ont «vendu de la relation».

Mais Barack Obama a d’abord «vendu de l’idéal» y compris par la force de son propre cursus personnel mais bien au-delà par le symbole de tous ses grands projets.

Les outils ont permis de bâtir l’adhésion du grand nombre à cet idéal puis de s’affirmer comme une «marque».

Parce qu’on adhérait à la campagne de Barack Obama, on montrait que l’on partageait une vision et des engagements.

Ce faisant, il a probablement annoncé le renversement d’une tendance qui condamnait l’idéalisme au profit du réalisme.

Il a annoncé la «conscientious living», c'est-à-dire un style de vie mesuré qui est la recherche de sens.

C’est la fin du consumérisme ostentatoire (style de vie «bling bling»).

La campagne Obama a démarré comme créatrice de valeur. Par son succès, elle est devenue créatrice de mode.

Au moment où elle est devenue créatrice de mode, les «premiers engagés» ont d’ailleurs mal vécu la perte de leur différenciation initiale.

Les rencontres avec les acteurs de la première heure étaient très significatives. Ils exprimaient presque une forme de regret d’être désormais suivis par tant de personnes. Ils s’estimaient dilués, dépassés. La marque distinctive initiale était en voie de disparition.

Par conséquent, toutes les approches qui consistent à analyser la communication de Barack Obama comme la mobilisation de réseaux communautaires, l’émergence d’un style de «cool attitude» qui rompt avec l’image classique du pouvoir … passent à côté de la vraie vague de fond : répondre à la soif d’idéal comme rencontre entre un engagement personnel et une mobilisation collective.

C’est le moment où la politique vient à la rescousse de la vie ; ce qui explique d’abord la mobilisation militante puis celle civique du vote en 2008.

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Parce que la vague de fond était celle-là, la crise d’octobre a amplifié la portée du phénomène Obama. La crise financière devenait la démonstration objective d’un radeau à la dérive.

La confrontation entre ce nouveau style (Obama) et l’incarnation de ceux qui avaient failli au point d’amener le bateau au point de couler (McCain) produisait des effets encore plus implacables.

D’où la sévérité de la sanction qui montrait la volonté de tourner une page avec force et détermination.

L’ampleur du succès électoral de Barack Obama a été dépendante de cette accélération conjoncturelle qui a d’ailleurs totalement écrasé les dernières semaines de la campagne alors même qu’elles étaient décisives dans des circonstances ordinaires.

Avec le défi du réchauffement climatique, Barack Obama revient aux sources de sa campagne 2008.

  • Publié le 21 avril 2015

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