Barack Obama et l'Amérique de la discorde

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  • Baltimore

Les récents événements de Baltimore sont un marqueur majeur dans l'éloignement progressif né entre le discours inaugural de Barack Obama en janvier 2009 dans la droite lignée de sa campagne présidentielle et la réalité de l'Amérique à la fin de son second mandat.

Un passage mérite une attention particulière :

"Nous n'allons pas nous excuser pour notre façon de vivre, ni hésiter à la défendre, et pour ceux qui veulent faire avancer leurs objectifs en créant la terreur et en massacrant des innocents, nous vous disons maintenant que notre résolution est plus forte et ne peut pas être brisée; vous ne pouvez pas nous survivre et nous vous vaincrons.

Nous savons que notre héritage multiple est une force, pas une faiblesse. Nous sommes un pays de chrétiens et de musulmans, de juifs et d'hindous, et d'athées. Nous avons été formés par chaque langue et civilisation, venues de tous les coins de la Terre.

Et parce que nous avons goûté à l'amertume d'une guerre de Sécession et de la ségrégation (raciale), et émergé de ce chapitre plus forts et plus unis, nous ne pouvons pas nous empêcher de croire que les vieilles haines vont un jour disparaître, que les frontières tribales vont se dissoudre, que pendant que le monde devient plus petit, notre humanité commune doit se révéler, et que les Etats-Unis doivent jouer leur rôle en donnant l'élan d'une nouvelle ère de paix.

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Au monde musulman: nous voulons trouver une nouvelle approche, fondée sur l'intérêt et le respect mutuels. A ceux parmi les dirigeants du monde qui cherchent à semer la guerre, ou faire reposer la faute des maux de leur société sur l'Occident, sachez que vos peuples vous jugeront sur ce que vous pouvez construire, pas détruire.

A ceux qui s'accrochent au pouvoir par la corruption et la fraude, et en bâillonnant les opinions dissidentes, sachez que vous êtes du mauvais côté de l'histoire, mais que nous vous tendrons la main si vous êtes prêts à desserrer votre étau.

Aux habitants des pays pauvres, nous promettons de travailler à vos côtés pour faire en sorte que vos fermes prospèrent et que l'eau potable coule, de nourrir les corps affamés et les esprits voraces.

Et à ces pays qui comme le nôtre bénéficient d'une relative abondance, nous disons que nous ne pouvons plus nous permettre d'être indifférents aux souffrances à l'extérieur de nos frontières, ni consommer les ressources planétaires sans nous soucier des conséquences. En effet, le monde a changé et nous devons évoluer avec lui.
..."


Quand on compare les bonnes intentions d'alors et la réalité du monde 2015 comme la réalité de l'Amérique 2015 force est de constater que de la parole aux actes et aux réalisations le chemin est très long.

C'est d'ailleurs l'enjeu majeur de la présidentielle 2016. Quelle place pour l'idéal ? L'opinion américaine mordra-t-elle une fois de plus à l'idée de la perpétuelle page blanche lors d'une présidentielle ou manifestera-t-elle sa lassitude à se "laisser prendre" au jeu des idéaux sans lendemain ?

  • Publié le 28 avril 2015

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