Manuel Valls face à la conception française de l'éthique du devoir

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En France, ce qui est important sur le plan moral, c’est moins de respecter la loi faite pour tous que les lois que chacun s’est fait pour lui-même parées du nom de principes. Ces principes donnent alors naissance à une sorte de code des devoirs individuels.

Il y aurait ainsi deux sortes de « lois ».

La « loi extérieure » qui s’impose à tous. Cette loi peut être malmenée sans que cela ne suscite de trop grande réprobation morale.



A côté, voire même en complément, intervient une sorte de « loi intérieure » non écrite qui est constituée par l’ensemble des principes que chaque individu considère comme constituant son code de vie.

C'est sur ce dernier volet que l'affaire de l'avion de Manuel Valls pour Berlin montre l'ampleur de son impact.

L’opinion publique y voit une double violation.

La première est celle qu’elle ressent comme l’exigence d’égalité devant des conditions de fonctionnement qui doivent être appliquées à tous.

Mais surtout, la seconde violation, c’est celle qu’elle perçoit à l’intérieur même des principes qu’elle considère comme devant être ceux d’un Premier Ministre.

Cette situation est perçue comme une atteinte grave à l’exemplarité dont le Premier Ministre doit être le garant ultime dans son code des principes à respecter auprès de la nation.

Compte tenu de cette conception française très particulière de l'éthique, cette affaire entachera longuement l'image de marque de Manuel Valls.

  • Publié le 12 juin 2015

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