Dominique de Villepin et les "fausses démocraties"

  • Dominique De Villepin
  • Bfm Tv

L'intervention de Dominique de Villepin sur BFM TV a été d'une rare violence sur le fond contre le personnel politique français.

Il a notamment déclaré : "... nous ne sommes pas de vraies démocraties. Alors ne donnons pas de leçons aux autres. Nous sommes des démocraties d’opinion, médiatiques. Aujourd’hui nos dirigeants parlent aux micros, parlent pour les caméras. Ils ne parlent pas pour les peuples, ils ont oublié les peuples. J’entends trop de dirigeants de droite comme de gauche ne disent pas ce qu’ils pensent. Ils disent ce qu’ils croient que l’opinion a envie d’entendre...".

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Dominique de Villepin rentrait de Chine.



Il faut remonter à son discours de la Halle Freyssinet le 19 juin 2010 pour trouver une tonalité identique à l'exemple de l'extrait ci-dessous quand Dominique de Villepin était en pleine offensive :

" ...j’ai vu l’humiliation d’ouvriers qui ont construit une vie de travail et qui du jour au lendemain sont expulsés de leur usine, comme s’ils avaient moins de prix que les machines et les stocks.

J’ai vu l’angoisse de mères seules qui n’arrivent plus à faire face à toutes leurs tâches pour donner un avenir à leurs enfants.

J’ai vu le désespoir d’agriculteurs condamnés à travailler toujours plus, pour presque rien.

J’ai vu, à l’heure de la valse des milliards pour sauver les banques, la colère de tous ceux qui ont le sentiment de devoir payer pour une crise dont les responsables se tirent toujours à bon compte.

Comment les Français ne seraient-ils pas déboussolés, fatigués, exaspérés, sous la pression du chômage, sous la pression de la peur du déclassement et de la baisse du pouvoir d’achat ?

Aujourd’hui, tous les repères se brouillent. La crise a ruiné des Etats, des entreprises, des pans entiers de nos vieilles économies. Elle menace notre monnaie.

On voulait croire le marché infaillible, il ne l’est pas.

On voulait croire que les Etats ne feraient pas banqueroute. Ils le peuvent.

On voulait croire que le progrès règlerait tous nos problèmes. Hélas, l’état de notre planète, le réchauffement climatique, les marées noires, montrent qu’il n’en est rien.

On voulait croire que nous dominions la nature. Les tempêtes et leurs dégâts nous montrent qu’il n’en est rien. Et je voudrais que nous ayons ensemble une pensée fraternelle pour les victimes des inondations dans le Var.

Si nous n’y prenons garde, l’impatience deviendra colère et la colère violence.

Le désespoir des ouvriers grandit par flambées soudaines lors des séquestrations de patrons, lors de menaces désespérées de destruction de leurs propres machines.

La fatigue et le stress au travail épuisent, sous l’effet d’une course au profit toujours plus grande.

Les écarts de salaire se creusent. Et aux injustices sociales s’ajoute l’injustice morale quand ce sont toujours les mêmes – ouvriers de l’industrie, agriculteurs, salariés précaires, les jeunes et les classes moyennes- qui payent un si lourd tribut à la crise.

La vérité, c’est que nous sommes à un tournant de l’histoire. Rien ne sera jamais plus comme avant...."



On est loin des déclarations en demi-teinte des trois dernières années.

C'est un changement de ton qui mérite l'attention à l'approche de 2017.

  • Publié le 8 juillet 2015

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