Grenoble : Eric Piolle à un probable tournant de son mandat

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  • Eric Piolle
  • Bidonville Esmonin
  • Quartier St Bruno

La Capitale du Dauphiné traverse une contestation inédite dans ses quartiers. Deux faits divers se percutent pour créer une image commune : le sentiment de laxisme.

Des quartiers traditionnellement non exposés à des faits de délinquance (St Bruno ...) sont confrontés à des actes de délinquance dure, brutale, dangereuse pour le grand public.

Un bidonville (Esmonin) traîne dans son traitement et par sa localisation sur le chemin très fréquenté d'une grande surface commerciale (Grand'Place), il devient la "vitrine" d'une situation manifestement non réglée entraînant des réactions vives dans le quartier concerné.

Ce laxisme n'est pas dans l'identité de cette ville.

Un retour sur l'identité de cette ville est utile à la fois pour mieux comprendre les raisons de la victoire d'Eric Piolle comme celles de l'actuel tournant.

Eric Piolle à la une de la page de synthèse du magazine ELLE sur les municipales. Quand la rédaction va découvrir le tempérament de sa première adjointe, Elisa Martin, nul doute que le magazine consacrera d'autres échos sur Grenoble. Pour avoir débattu av

La meilleure présentation a été faite par Armand Frémont lors d'un colloque de juin 1987 à l'Université de Paris IV sur le thème de la "culture des villes".

Armand Frémont dans une remarquable contribution de 17 pages a scruté les "fondamentaux" de la culture de cette ville. Il dégage trois "fondamentaux" : liberté + science + sport.

Et il montre que que toute l'histoire de Grenoble tourne autour de ces trois valeurs qui portent les mouvements politiques comme les révoltes.

En mars 2014, Eric Piolle a été au carrefour de ces trois valeurs. Son profil professionnel assurant son ancrage dans les sciences. Sa pratique du vélo lui donnait une image sportive décalée des professionnels de la politique auquel s'ajoutait alors une communication réussie sur sa pratique de la montagne. Quant à la liberté, c'était la "colonne vertébrale" du positionnement de sa liste privilégiant l'"ancrage citoyen" à la discipline des partis politiques.

Mais la "ville des sciences" aime en contrepartie la rigueur, la logique, une forme de matérialisme et de progrès bien "ordonné".

C'est là que l'actuelle situation pose question. Pendant la campagne électorale, Eric Piolle multipliait les références à Hubert Dubedout. Mais ce dernier incarnait, presque jusque la caricature, la rigueur comme les bonnes manières de notables de provinces avec les repères ordonnés de gestion dont l'ordre public.

Les actuels désordres ostentatoires ne sont pas compatibles avec une culture des sciences. Cette culture qui est supposée porter le progrès de la ville : Houille Blanche, CEA ...

Si cette situation persiste, c'est bien la perspective d'un divorce sérieux qui peut naître.

Pendant la campagne électorale, Eric Piolle était sorti des "clichés" : la campagne électorale des écologistes fut professionnelle et non pas "écologiste" avec la connotation désordonnée qui en résulte.



Là, Eric Piolle tombe dans un travers hier évité : la "gauche de la gauche" peut-elle ne pas être laxiste au point d'installer un désordre qui perturbe la tranquillité qui fait le charme des chefs lieux de provinces ?

S'il ne revient pas rapidement sur cette "évolution", son mandat pourrait s'annoncer délicat.

  • Publié le 10 juillet 2015

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