François Bayrou ancre le Mouvement Démocrate sur une niche électorale.

Le discours d'ouverture de François Bayrou lors de la Convention Nationale de l'UDF ne semble pas intégrer "la nouvelle donne" des résultats du second tour avec une volonté d'aller de l'avant mais en restant un centre entre une majorité et une opposition. Cette position risque de "coûter cher" au Mouvement Démocrate qui "attend les électeurs" sans "aller à la conquête des voix", convaincu du soutien "permanent" des 7 millions de français du premier tour.

François Bayrou marque son désaccord avec l'UMP sans pour autant vouloir être une opposition dans le quinquennat à venir, rejetant le modèle "bipartie" et souhaitant "respecter tous les courants de penser pour un jour les faire travailler ensemble".

Cette position "neutre" semble pourtant intenable à terme compte tenu du résultat des élections présidentielles, les prochaines législatives allant se décider dans la continuité du second tour entre le vote "à gauche" d'opposition à Nicolas Sarkozy avec les premiers déçus de la "nouvelle gouvernance" et le vote "soutien" à la majorité présidentielle.

Sans une ligne directrice claire, le Mouvement Démocrate n'est alors plus maître de son avenir politique, son existence n'étant possible que dans le cas d'un rejet du parti au pouvoir et une absence d'opposition structurée, c'est-à-dire en apparaissant comme une alternative à l'alternance.

Cependant, les initiatives de Dominique Strauss Kahn et la volonté affichée de Ségolène Royal de rénover le Parti Socialiste risquent de fermer cette porte au Mouvement Démocrate qui aura alors "manqué sa chance".

D'ailleurs, la formation du nouveau gouvernement de Nicolas Sarkozy va probablement "achever" le rêve d'une vague orange pour François Bayrou avec des ministres d'horizons politiques différents qui concrétiseront sa volonté d'une union nationale.

  • Publié le 10 mai 2007

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