#Grenoble (2/5) : les défis d'Eric Piolle

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  • Eric Piolle

Au moment d’aborder la troisième année de mandat, 5 défis ont progressivement pris position face au leader écologiste grenoblois, Eric Piolle.

1) Comment construire localement une image écologiste moderne, positive quand nationalement les Verts sombrent dans une quasi-caricature des jeux politiciens ? Comment faire vivre une différence positive pour ne pas être entraîné avec la “désolation nationale” ?

2) Ce 1er défi passe par la réponse à un second : quel projet fort sera associé au mandat en cours d’Eric Piolle ? C’est ce projet qui fera vivre la différence nécessaire entre le local et le national. Pour le moment, ce grand projet n’a pas encore été présenté. La nouvelle équipe municipale issue des élections de 2014 donne d’abord le sentiment de “purger” les années Destot mais pas pour autant d’ouvrir les “années Piolle”.

3) Alors qu’elle avait su efficacement traiter la correction nécessaire d’une campagne écologiste pour la réconcilier avec un réel professionnalisme de marketing politique, l’équipe Piolle installée au pouvoir peine à garder la même ligne. Sortir de la “caricature” de la gestion écologiste demanderait de traiter deux dossiers : sécurité et propreté. Ce sont les deux reproches les plus répandus actuellement : “la ville est sale”, la “ville est un foyer d’incivilités généralisées”. Or, face à ces deux défis, la municipalité Piolle ne met pas autant de détermination à tourner la page pour avancer vers une écologie gestionnaire qui fait respecter aussi l’ordre et la propreté dans la ville.

4) Le bras de fer avec le PS dans l’agglomération suppose d’essaimer en dehors de Grenoble. A l’exception d’Eybens, la sensibilité de la majorité municipale grenobloise existe peu dans l’agglo. Or pour peser dans les négociations de 2020, les Verts devront peser dans toute l’agglomération. Plus ils seront forts dans toute l’agglomération plus ils pourront “protéger” leur position sur Grenoble.

5) Car le vrai tournant semble être surtout la présidentielle 2017. Si la droite gagne le pouvoir national, c’est une embellie pour les Verts grenoblois. Ils pourront faire revivre ce qu’ils savent le mieux faire : jouer en contre. Et dans cette circonstance, ils pourront être contre l’Etat, contre la Région et contre le Département tenus par la droite et alors accusés de tous les maux. Dans cette hypothèse, les Verts aborderont en confiance 2020. Sur Grenoble, quand la gauche est en “eaux basses”, elle fait … 50 % des voix. Passée dans l’opposition nationale, elle bénéficierait du bonus classique de 10 points accordés aux opposants, c’est dire qu’elle deviendrait hors d’atteinte.

Si la gauche gagne la présidentielle 2017 et enchaîne dans la foulée sur une recomposition du paysage politique avec un centre-droit, dans cette hypothèse, la seconde moitié du mandat deviendrait très compliquée. En effet, la seconde moitié de mandat serait alors marquée par un vrai choc des gauches locales. Les derniers chiffres montrent qu’elles sont à quasi-égalité sur Grenoble. Grenoble ne vivrait pas alors un tripartisme local mais une totale redistribution avec 4 forces politiques : une gauche “classique” autour des Verts, une gauche social-démocrate avec une part renforcée du Centre et de la Société Civile, Les Républicains alors probablement exposés à un éclatement et le FN sur la dynamique du 1er parti de droite. 2017 va beaucoup compter sur le chemin de 2020 comme pour toutes les villes démographiquement importantes.

  • Publié le 1 janvier 2016

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