#Grenoble (5/5) : quel devenir pour Nous Citoyens et la Société Civile ?

Le terrain pour la percée de la Société Civile face aux professionnels de la politique est meilleur que jamais. Dernier exemple en date : ce jour le sondage du Dauphiné Libéré sur les personnalités de 2015. Etre “miss Isère” permet d’arriver devant le … Président du Conseil Général et en dépit de la mobilisation des adhérents des Républicains multipliant les messages pour mobiliser pour voter…

Et pourtant, malgré de tels constats, à la différence d’autres pays, rien ne se passe en France de ce type au moment où l’Espagne vit la mode de Ciudadanos et de Podemos. Pourquoi ? Parce que la Société Civile doit corriger le tir dans 5 directions.

1) Assumer entièrement le rejet des formations politiques et non pas vouloir en devenir une de plus : c’est le vrai choix stratégique. La Société Civile doit prendre la tête de la révolte contre le système politique sortant et non pas apparaître comme voulant le co-gérer. C’est l’enseignement n°1 des percées de Société Civile dans d’autres pays. Or en France, c’est le choix qui n’a jamais été fait en dehors du FN … qui capitalise donc à fond le fait d’être le “hors système” face à tous les autres. Dans leurs activités professionnelles, les candidats de la Société Civile appartiennent souvent à des professions considérées comme des notables. Ils doivent oublier ce socle pour devenir des révoltés. A ce stade, leurs “cris” parleront à l’opinion qui veut sanctionner le système politique.

2) Donner la priorité à la logistique : un parti politique c’est d’abord un fonds de commerce de logistique : des fichiers, des locaux, des permanents, des répartitions de distributions … Or une campagne électorale c’est d’abord une … logistique. La Société Civile doit reconnaître cette réalité et donc mutualiser très en amont les moyens pour concurrencer efficacement des formations politiques dans la dernière ligne droite des campagnes électorales.

3) Cumuler les neufs et les expérimentés : Nous Citoyens Grenoble a livré un débat interne très intéressant sur les Régionales 2015. Faut-il ou pas y participer ? La décision de participation a été prise parce que l’expérience de campagnes électorales a été considérée comme un progrès dans toutes les hypothèses de résultats. Frédéric Amblard, Délégué Régional, et Sylvain Rosset, leader isérois, ont fait face à leur sresponsabilités dans ce cadre avec beaucoup de dévouement et de mérite. Le Club 20 l’avait constaté lors des municipales de Grenoble. Il est aujourd’hui, à tous égards, considérablement renforcé. Denis Bonzy a montré l’avantage d’avoir des candidats expérimentés. Il suffit de lire le journal des Antennes de Grenoble d’alors pour avoir conscience de l’apport de l’expérience. Qu’est-il écrit : “Tout a commencé avec Denis Bonzy. On a tous été bluffé. Il s’est intéressé à chacun des participants y allant de son anecdote. Il était franc, direct, voire concret : une expérience agréable….”. Et les Antennes de Grenoble n’étaient pas un support favorable (doux euphémisme). Sur la gauche, Eric Piolle a compté avec une forte expérience des campagnes électorales puisqu’il a débuté dans l’Isère à l’âge de 24 ans en étant candidat sur Vienne-Beaurepaire comme DVG contre un candidat … Vert en la circonstance (Hervé Prat). Et quand il a été candidat à Grenoble, il en était déjà à sa … 5ème campagne comme candidat.

4) Accepter la diversité dans l’union : la Société Civile doit accepter de composer des listes qui représentent sa diversité. Cela suppose en France de sortir de listes d’entrepreneurs et de professions libérales. Le jour où en France une liste de Société Civile représentera toute la société civile c’est à dire ceux qui ne vivent pas matériellement de la politique, la situation changera. Or à ce jour, les listes de Société Civile apparaissent trop souvent comme des listes de “Chambre de Commerce et d’Industrie”. Ce fut l’une des erreurs de la liste Nous Citoyens sur Grenoble en 2014.

5) Faire vivre de solides et visibles ruptures fortes sur les contenus : les listes de Société Civile en France sont culturellement trop gestionnaires du système en le corrigeant à la marge : fiscalité, économie … La naissance de la force politique de la Société Civile ne se fera pas dans la nuance mais dans les contrastes vifs avec le système sortant.


Si ces 5 modifications sont apportées, Grenoble connaîtra peut-être alors une composante susceptible de changer la donne. Il reste encore beaucoup de chemin à faire. Mais il faut constater qu’il y a des moyens humains de grande qualité qui progressivement s’inscrivent dans le paysage électoral. Cette logique devrait produire des effets à terme.

  • Publié le 1 janvier 2016

Partagez cet article :

Exprimez votre avis :