A quand Bruno le Maire vrai candidat de la disruption ?

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La disruption est devenue un terme à la mode : rompre de façon absolue, brutale, totale. Pourquoi cette mode ? Parce qu'aux Etats-Unis c'est l'axe stratégique de Donald Trump, sa "part de marché" qui prospère encore et toujours avec beaucoup plus d'intelligence d'analyses que la présentation faite par certains médias. En Grèce, ce fut le fonds de commerce d'Alexis Tsipras. En Espagne, ce fut l'acte de naissance de Podemos avant que le segment de marché n'ait à connaitre la concurrence de Ciudadanos.

La disruption, c'est quoi concrètement ? C'est sortir de la "bande du système" pour être celui d'en face et non plus à côté des autres qui fait vivre sa différence parce qu'il serait simplement le "cadet" ou en désaccord sur deux ou trois points.

C'est devenir le cri de ceux qui veulent "foutre en l'air le système" donc une succession de fortes protestations et non pas de propositions.

C'est casser tous les codes de façon brutale, visible, lisible même par le plus "analphabète".

C'est s'afficher non plus avec les autres mais toujours contre les autres.

Bruno le Maire est à mi-chemin. Trop policé pour crier ? Trop intelligent pour simplifier ? Trop intégré pour tout critiquer avec violence ?

Mais la disruption ne vivra pas par la grâce d'un discret bracelet brésilien au poignet et par l'abandon de la cravate dans certaines circonstances. L'opinion veut davantage. C'est toute l'inconnue de Bruno le Maire : son tempérament le permet-il ? Et le veut-il ?

C'est le vrai tournant de 2017. Un tournant d'autant plus important que Bruno le Maire peut avoir la "disruption non aventureuse". Il peut montrer qu'il faut rompre mais avec la garantie quand même d'un sérieux ensuite en cas de victoire, ce qui correspond assez bien au tempérament des français qui attendent des qualités contradictoires de leurs élus.

Tant qu'il n'y aura pas en France, un vrai candidat de la disruption, l'abstention et le FN seront les maîtres de la partie. L'opinion veut sa revanche sur le système. Elle ne veut pas le corriger à la marge en changeant quelques plats du menu. Elle veut jeter la carte classique du menu. C'est plus qu'une nuance.

  • Publié le 5 janvier 2016

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