Les Républicains sont-ils tombés dans le piège des primaires ?

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L'actuel climat français sur les primaires est assez irréel. Les primaires sont présentées comme la réconciliation entre les français et la politique, la politique française et la modernité. Mais c'est aller vite en besogne en oubliant des faits importants.

1) A quoi sert l'élection au suffrage des militants du Président d'un parti politique si celui-ci n'a pas vocation à le représenter, à fixer un programme ?

2) Pourquoi les français participeraient-ils à un choix d'un parti politique au moment même où ils détestent les partis politiques plus que jamais comme le montre le sondage Elabe d'hier ? Le marqueur de confiance : 3 % !

3) Que seraient les primaires américaines sans Trump et Sanders ? Une morne plaine. Dans le climat actuel, il faut des perturbateurs face à l'offre politique classique sinon c'est le désintérêt. Avec le processus des parrainages en France, qui pourra tenir ce rôle ? Personne.

4) A force de s'exposer aussi tôt, les candidats français ne vont-ils pas s'user, se fragiliser ? L'exemple le plus récent dans Le Point de cette semaine, Bruno le Maire qui considère que "son intelligence est un obstacle". La phrase qui tue toute humilité : trop intelligent pour réussir se déclare ... l'intéressé. Une "confidence" dont on va beaucoup entendre parler.

5) Que se passerait-il si, à force d'annoncer comme évident un plancher de 3 millions de participants, la primaire des Républicains n'en rassemblait que 750 000 ? Comment créer une dynamique sur cette base ?

Le fait de placer les primaires comme emblème de la présidentielle 2017 est un choix étonnant. Finalement assez comparable à la déclaration de Hollande sur sa candidature 2017 liée à la baisse du chômage. Assez surprenant de procéder ainsi quand les obstacles sont objectivement aussi nombreux et importants.

Une fois de plus, la classe politique française apporte une réponse qui ne correspond pas à la vraie question posée. La vraie question c'est le changement de nature du 1er tour quand le FN est assuré de sa présence au second tour. Donc la classe politique en déduit qu'il faut sélectionner avant le 1er tour. Et si la classe politique cherchait enfin à se poser la vraie bonne question : pourquoi le FN est-il assuré d'être au second tour ? Sur cette base, la primaire n'apparaît jamais comme une ... réponse

  • Publié le 22 février 2016

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