Barack Obama et le retour en surface des idéaux de 2008

Face à la présidentielle 2016, Barack Obama retrouve son ancrage de la campagne 2008. En 2008, Barack Obama marque d’abord le retour en force du leader de charme. Il est en campagne permanente avec de très nombreux déplacements sur le terrain.
Ses déplacements produisent toujours le même visuel : le rassemblement, l’action, le dialogue, la mobilisation.

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Sur le fond, il restaure la place de l’intérêt général. Ou plutôt, son discours repose en permanence sur trois piliers :
- il n’est pas possible de résoudre les problèmes avec ceux qui les ont créés,
- il y a un intérêt général qui dépasse la somme des intérêts particuliers,
- les solutions passent par la renaissance de la démocratie.

C’est ce contenu même du discours qui a été le plus novateur. Le premier socle consiste à «tourner la page». La crise provient de comportements qui ne doivent pas se reproduire. Le système qui a créé la crise non seulement n’est plus crédible mais il est fautif. Il faut donc évoluer vers un autre ensemble de règles porté par de nouveaux leaders. Ce nouvel ensemble de règles doit reposer sur une place nouvelle accordée à la notion d’intérêt général. Le discours de Barack Obama n’est pas le «retour de l’Etat», c’est la naissance de l’intérêt général dans la politique Américaine. Jusqu’alors, la politique Américaine reposait sur la notion de l’équilibre consenti entre des intérêts particuliers qui doivent négocier pour dégager un terrain d’entente. La notion même d’intérêt général était très extérieure à la politique Américaine. L’intérêt général fait une entrée fracassante dans la politique Américaine ; d’où l’actuel débat sur la «socialisation» de la politique.

Classiquement, deux questions se posent immédiatement :
- qu’est ce que l’intérêt général ?
- qui en a la charge ?

A la première question, Barack Obama répond par des grandes causes nationales comme la défense de l’emploi, la mise en place de la couverture santé … A la seconde question, il a tendance à répondre que sont concernés tous les décideurs politiques mais bien au-delà. C’est ce dernier volet qui ajoute à la nouveauté. Le Président Américain veut faire renaître la démocratie. Il récuse la notion de citoyen spectateur pour évoluer en permanence vers celle de citoyen acteur. Toutes les images vont dans cette direction principale : retrouver le sens d’une communauté où chacun agit.

Cette notion de «citoyen responsable» est la création principale de l’élection de novembre 2008.

Elle a expliqué la mobilisation presque sans précédent. Loin de casser ce ressort, le nouveau Président s’approprie ce creuset conceptuel pour montrer qu’il doit y avoir un nouvel exercice du pouvoir par l’action de chacun. Il redéfinit le «minimum vital» des démocraties modernes en termes d’information, de participation, de mobilisation.

C’est le langage quotidien du suffrage universel moderne.

C'est aujourd'hui que cet ancrage trouve toute sa force quand Donald Trump et Hillary Clinton marquent un indiscutable retour à l'exercice traditionnel du pouvoir.


La campagne 2008 de Barack Obama

  • Publié le 1 mai 2016

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