Montréal et le défi de son nouveau centre-ville

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La Ville de Montréal change totalement de cap dans l'organisation de son centre-ville. c'est un sujet qui concerne la quasi-totalité de l'organisation de l'espace des grands centres urbains.

La Ville de Montréal met le cap sur les "développements doux" : espaces de convivialité, lieux sécurisés de déplacements ...

Pour gagner en lisibilité, elle présente un plan à 15 ans.

Montréal

Denis Coderre, Maire de Montréal, indique qu’en se dotant d’un tel plan, la Ville pourra éviter les erreurs de planification qui ont marqué le développement de Griffintown, où les espaces verts et écoles vertes font défaut. « Le fait de dire ce qui va se passer dans les 15 prochaines années, je crois que ça envoie un message fort que nous comprenons que des erreurs ont été commises dans le passé et qu’on ne veut pas les répéter », a expliqué Denis Coderre.

La Ville évoque aussi sa volonté de sécuriser les grands axes pour les piétons et les cyclistes et d’adopter des mesures coercitives et incitatives pour encourager les propriétaires d’immeubles patrimoniaux à prendre soin de leurs bâtiments.

Le véritable objectif c'est de rendre de la vie aux quartiers donc d'y introduire des lieux de convivialité, des parcs, des places, des lieux de promenades ...

La logique des bureaux dans la ville a considérablement altéré cette logique. C'est donc une inflexion notoire.

Certes, cette inflexion suppose de la durée. Mais elle va progressivement gagner probablement de nombreuses autres villes. Le Congrès de Toulouse en 2015 avait insisté sur la nécessité de remettre du "vert" dans les villes. Les contributions ont alors constitué autant d’appels à trouver des solutions innovantes qui passent par la verdure et par la ventilation des espaces.

Les chercheurs toulousains comptent beaucoup sur les expériences de chacun pour tenter d’apporter des solutions au phénomène. Ils citent notamment l’exemple de Séoul, en Corée du Sud, qui, dans les années 2000, a rendu à l’air libre une rivière couverte depuis 40 ans par une autoroute à deux étages.

Des mauvais exemples : Tokyo et Hong Kong qui affichent aujourd’hui des problèmes de ventilation car des immeubles de 30 ou 40 étages ont été construits en front de mer et coupent le vent derrière. « Jusqu’à un immeuble sur trois est aujourd’hui détruit pour permettre la ventilation » indiquent les scientifiques.

Adaptation des villes au changement climatique, création de parcs et réintroduction de la végétation en milieu urbain, ou encore, arrosage de rue, comme cela se fait au Japon, sont quelques uns des sujets qui ont été abordés tout au long de ces échanges. Les travaux des scientifiques peuvent par ailleurs devenir un outil de planification urbaine, confie M. Masson en citant Stuttgart (en Allemagne), où un météorologiste siège de longue date dans l’administration de la ville et s’exprime sur l’impact de l’implantation des bâtiments sur la ventilation de l’agglomération.

D’ici quelques années, savoir si une zone est régulièrement touchée par des vagues de chaleur pourrait entrer en ligne de compte pour les particuliers à la recherche de l’endroit idéal pour acheter un bien immobilier. L’enjeu est donc important pour les villes, si elles veulent rester attractives...

C'est dans cet esprit que Montréal mène déjà une reconquête des espaces par la verdure. Chaque année, un point quantitatif est effectué. Ainsi, fin 2015, les chiffres actualisés ont été donnés :

- planter 300 000 arbres d’ici 2025,

– faire passer la surface végétalisée de 20 à 25 %,

– porter le budget des espaces verts de 3,4 millions $ en 2013 à 12,9 millions $ en 2016.

La nature semble donc être bien placée pour regagner toute sa place dans les villes.

  • Publié le 29 juin 2016

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