J - 13 : Barack Obama et sa dernière tournée internationale

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Du 14 au 21 novembre, Barack Obama va effectuer sa dernière tournée internationale. Temps forts : Grèce, Allemagne et Pérou pour la Conférence Asie Pacifique (du 18 au 21).

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La politique internationale de Barack Obama a été en application directe de ses priorités exprimées pendant sa campagne 2008. Trois priorités ont été concrétisées :

1) Sortir de la logique impérialiste guerrière des années Bush. Cette sortie a parfois pu passer pour de la faiblesse mais elle a considérablement détendu les relations internationales.

2) Restaurer la place internationale des Etats-Unis en mettant un terme à de vieilles oppositions (Cuba) comme en prenant le leadership de causes nobles nouvelles à l'exemple de la lutte contre le réchauffement climatique.

3) En renforçant le partenariat avec des puissances émergentes : Chine, Inde, Pacifique à qui les Etats-Unis ont reconnu une place à part entière dans les négociations internationales dont la mise en oeuvre d'accords bipartites novateurs.

Il est d'ailleurs intéressant d'évoquer la relation entre les Etats-Unis et la France.

Il importe tout d’abord d’avoir à l’esprit deux évidences majeures :

- d’une part, le caractère fondamentalement dissymétrique des rapports entre les Etats-Unis et la France. Les premiers sont une réelle superpuissance mondiale tandis que la France a conservé des éléments du statut d’une grande puissance (membre permanent de l’ONU, dissuasion nucléaire …) mais elle n’a plus la taille et les ressources d’une grande puissance. Elle est associée mais vit un demi-siècle de régression constante : défaite de juin 40, décolonisation douloureuse, puissance économique en repli, forces budgétaires en chute …

- d’autre part, un historique d’amitié orageuse. La France de Louis XVI a aidé les Etats-Unis à naître contre l’Angleterre. Les Etats-Unis ont aidé la France lors de conflits mondiaux. Mais les querelles violentes et les malentendus ont été ensuite le lot quotidien des relations.

Le «modèle Américain» fascine et contrarie les élites Françaises.

Progressivement une forme d’incompréhension est née.

Dans ce contexte, la présidence Obama n'a pas ouvert une ère nouvelle.

Les modifications du paysage international font surgir de nouvelles puissances qui modèrent le poids international de la France à l’exemple de l’influence allemande en Europe. Il est fini le temps où l’Allemagne devait être un nain politique qui devait se faire accepter par la communauté internationale.

A la différence de l’Angleterre, la France a cassé ses liens de relations privilégiés avec des dissidences multiples à l’exemple :
- du vote sur la guerre en Irak,
- mais aussi la politique arabe qui a fait partie de l’héritage du Général De Gaulle,
- une existence d’union de la gauche avec un poids de l’extrême gauche qui interroge à l’exemple des Ministres communistes en 1981 ou en avril 1986 le refus du survol du territoire Français par des avions Américains allant bombarder Tripoli …

Ce que la France qualifie d’indépendance est souvent perçu comme une forme d’hostilité qui n’ose pas s’avouer.

L'administration Obama a donné une relation privilégiée avec l’Angleterre pour considérer l’Europe comme une entité au sein de laquelle la France est diluée et l'interlocuteur n° 1 est l'Allemagne.

Lors de visites ponctuelles d'ailleurs peu nombreuses sur 8 ans, il y eut des signes extérieurs nouveaux de gentillesse mais sur le plan politique rien n'a constitué une nouvelle spécificité Française pendant la présidence Obama.

  • Publié le 26 octobre 2016

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