Sondages : une résistance irréelle aux prévisions erronées

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Les sondages s'alimentent de leurs succès mais surtout ne se fragilisent pas de leurs échecs. Et pourtant, les échecs sont nombreux et parfois considérables.

ALAIN JUPPE'

Le dernier échec considérable : le Brexit au printemps 2016. Les sondages prévoyaient l'échec du Brexit avec une marge sécurisée. Mais le Brexit a gagné et avec une marge ... sécurisée. Bref, ce fut l'échec sur toute la ligne.

Pourquoi les sondages échappent-ils à ce point à la fragilité de leurs échecs ? Parce qu'ils sont parmi les derniers rares outils de cadrages de l'opinion. L'opinion est perdue dans le flux permanent des informations. Elle a besoin de "branches" pour se raccrocher. L'une des branches, c'est : qu'en pensent les autres ?

Sous cet angle, les sondages font l'opinion désormais. C'est incontestable. Le regard d'autrui change en fonction d'un bon ou d'un mauvais sondage.

Le sondage fait les modes. Et les modes font les vainqueurs.

En France, le prochain test des sondages, ce sont les primaires de la Droite et du Centre. Et le test est difficile puisque tout réside dans la qualité de l'échantillon de base. Or en l'espèce, l'échantillon est particulièrement incertain. Ce qui pourrait donner des surprises considérables. Mais les sondages laissent vite évaporer les mauvais pronostics et se lancent immédiatement dans le prochain pronostic. A quel moment cette fuite en avant prendra-t-elle fin ? Impossible à dire. Les Etats-Unis et la France se nourrissent de sondages en leur pardonnant toutes leurs nombreuses imperfections.

  • Publié le 31 octobre 2016

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