2017 : un second tour Macron / Fillon n'est plus à exclure désormais

Depuis 2 mois, la présidentielle 2017 change totalement de dimension sous l'impact de facteurs nouveaux quasi-imprévisibles initialement.

LEWEB 2014 - CONFERENCE - LEWEB TRENDS - IN CONVERSATION WITH EMMANUEL MACRON (FRENCH MINISTER FOR ECONOMY INDUSTRY AND DIGITAL AFFAIRS) - PULLMAN STAGE

Premier facteur, la victoire de François Fillon à la primaire de la Droite mais surtout le socle de cette victoire : l'affirmation de valeurs conservatrices et libérales sur des bases totalement inédites dans la politique française. La conséquence directe, une partie du FN revient chez Les Républicains : le segment CSP + âgé de plus de 55 ans aux valeurs de droite catholique traditionnelle.

Second facteur, les incarnations du système disparaissent de l'échéance 2017 (Hollande, Sarkozy). Donc, aux yeux de l'opinion, le système va trouver d'autres incarnations (Valls à gauche et probablement Fillon à droite). Le rejet du système est tel que ces deux incarnations nouvelles vont être fragilisées par cette "nouvelle fonction". Valls aura du mal à percer à gauche et Fillon risque de connaître des effets yoyo au gré d'attaques sur le "système".

Ensuite, Emmanuel Macron réussit manifestement son affirmation. Il est entré dans la zone des 18 % d'intentions de votes avec un dispositif en progression permanente, ce qui est toujours une tendance à surveiller. Or, dans cette progression, Emmanuel Macron occupe une partie du rejet du système parce qu'il porte un changement immédiatement visible : la jeunesse. Par la jeunesse, il n'est pas possible d'avoir à répondre d'un "vieux système" puisque la jeunesse donne l'image de ne pas y avoir appartenu par définition.

Quatrième facteur, une difficulté manifeste du FN à sortir de la "culture du plafond de verre". Le FN ne peut compter sur aucune victoire symbolique montrant sa capacité à ... gagner. Or, une partie des électeurs veulent voter pour faire un gagnant. C'est une limitation considérable pour le FN.

Cinquième facteur, la gauche n'a pas de champion en dehors de Macron. Si cette situation persiste dans les sondages, elle provoquera un ralliement au mieux placé à gauche. Le réflexe du "vote utile" est toujours fort.

Si tous ces facteurs persistent sur janvier 2017, le second tour Macron / Fillon est une perspective qui n'est plus à exclure désormais.

  • Publié le 15 décembre 2016

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