En Marche et son Yes we can ...

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Dans les présidentielles françaises, le tournant est en janvier. Autour d’Emmanuel Macron et de son Mouvement En Marche, il y a désormais des tendances constantes sans effet de yoyo qui constituent des marqueurs méritant l’attention.

Mike Bloomberg with Francine Lacqua and Emmanuel Macron at Hello Tomorrow in Paris

Quatre marqueurs sont à surveiller.

Tout d’abord, qui structure la campagne ? Emmanuel Macron n’est plus à l’étape du « troisième homme ». Il est passé à celle du « premier homme » c’est-à-dire celui par rapport auquel les autres se positionnent. Quand Fillon est au CES de Las Vegas, il répond sur qui ? Macron ! Quand Valls est sur France2, il se positionne face à qui ? Macron … Le candidat qui s’installe au « centre du ring » est généralement celui qui va gagner.

Ensuite, quel est le creuset culturel qui est en passe de s’installer ? La jeunesse comme recette de sortie de crise. Parce que la jeunesse, c’est la vitalité, le dynamisme, l’innovation mais surtout le neuf. Or l’opinion française veut sortir de la crise. Elle ne voit pas comment elle peut en sortir avec ceux qui ont déjà tant géré la crise. L’opinion a le choix entre deux recettes opposées face à la crise : le neuf ou l’expérience. Et pour le moment, elle ne donne pas la préférence à l’expérience considérant que l’expérience est associée à la crise. Qu’elle n’est donc pas une solution. Et Macron comme En Marche ont la jeunesse visible : leur état civil. C’est objectif et incontestable.

Puis, troisième marqueur, quel candidat a les jeunes avec lui ? Les jeunes font la présidentielle en France. Jamais une présidentielle n’a été gagnée sans ou contre les jeunes. C’est une constante :
- en 1974, VGE gagne en s’associant au printemps face aux « barons du gaullisme »,
- en 81, les jeunes passent du côté de Mitterrand pour faire vivre la première alternance de la Vème république,
- en 88, le tournant, c’est l’opération « Tonton » lancée par Renaud en faveur de Mitterrand,
- en 95, c’est, pour la première fois, Chirac jugé sympa par les … jeunes face à Balladur alors ringardisé,
- en 2002, schéma particulier avec Le Pen,
- en 2007, le tournant c’est janvier 2007 quand Sarkozy prend la tête avec l’énergie communicative face à l’harmonie collective qui avait assuré le lancement de Royal sur 2006,
- puis en 2012, Hollande va gagner les jeunes quand il apparait cool, « normal » face à Sarkozy jugé alors cassant, brutal … Et actuellement les jeunes sont d’abord chez … Macron. C’est d’ailleurs une réalité étonnante à ce point.

Enfin, le premier tour est structuré par le … deuxième tour. Quand les électeurs socialistes vont imaginer comment échapper au second tour le Pen / Fillon en votant Macron, l’évasion des électeurs de gauche sera considérable. Et il en sera de même pour le centre droit.

Certes, il reste des ombres au tableau. Mais ces marqueurs méritent une attention particulière. Quand un candidat à mi-janvier se situe à ce niveau sans effet yoyo, la réalité des tendances mérite un respect particulier. C’est désormais le cas pour Emmanuel Macron et pour En Marche qui semblent bien sur le chemin de leur Yes we can.


  • Publié le 6 janvier 2017

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