Manuel Valls et la facture d'avoir été à "contre-gauche"

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Demain soir, le vrai chiffre le plus important de la primaire PS sera la marqueur de la tolérance par l'électorat de gauche à gérer désormais à "contre-gauche".

Manuel Valls

La gauche française s'est créée au fil des décennies un pouvoir d'évocation simple et fort : la société pour qu’elle soit plus juste, rendant l’homme plus libre et plus heureux.

La force et l’originalité de l'engagement à gauche réside dans cette finalité là où les tenants du libéralisme acceptent que des groupes puissent régner sur la société, dominer pour dominer. Pour la gauche française, le rapport à la société s’inscrit dans une logique qui doit être mise au service de l’être humain, pour sa dignité, pour son respect. Cette logique est à l'opposé du libéralisme. La logique initiale du libéralisme c’est une philosophie selon laquelle la liberté rend les hommes plus responsables d’eux-mêmes. Face à cette approche, la gauche est à l'opposé dans les imaginaires historiques. Elle ne veut pas d’une société de compétition qui exclut et écrase les plus faibles. Elle ne veut pas d’une société matérielle où l’envie domine tout. Face à ces repères qui structurent l'électorat de gauche, Manuel Valls a choisi les réalités économiques sur les réalités sociales. Mais c'est surtout la "méthode de gauche" qui est en cause avec Manuel Valls. En France, la gauche c'est le dialogue, la discussion presque à l'excès. Or, Manuel Valls a remis en cause la gauche pas seulement sur le fond mais dans la forme. C'est l'enjeu du 49.3 caricature du pouvoir d'action face à la démocratie du dialogue et de l'accord consensuel.

Demain, avec le score de Manuel Valls, c'est le marqueur de la capacité du "peuple de gauche" à accepter la remise en cause de ses fondamentaux. Un marqueur qui va mériter l'intérêt.

  • Publié le 21 janvier 2017

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