La présidentielle 2017 face aux fondamentaux depuis 1974

Depuis 1974, chaque campagne présidentielle a conforté un certain nombre de fondamentaux. La présidentielle 2017 échappera-t-elle pour la 1ère fois à certains d'entre eux ?

Valéry Giscard d'Estaing (1977)

1) Le tournant du mois de février : vers la fin février, le second tour se détache et il n'est plus remis en question. Il reste encore quelques jours pour cadrer ce second tour.

2) Le second tour structure le premier tour : c'est l'enjeu du vote utile. La présidentielle, c'est d'abord le choix du Chef d'Etat. Davantage que l'expression d'une préférence partisane. En fonction de cette réalité, une fois le second tour dessiné, il impacte fortement le choix du premier tour pour déterminer qui va arriver en tête au 1er tour.

3) Les seconds tours sont structurés par le clivage droite / gauche. Si un candidat se réclame d'un camp ou de l'autre mais vit une concurrence "interne", il doit d'abord s'ancrer dans un camp avant d'agréger au-delà. L'exemple le plus caractéristique est VGE en 1974. C'est la grande inconnue de la démarche d'Emmanuel Macron. L'érosion du PS a été moindre qu'imaginée. S'il ne compense pas à droite, le futur pourrait être délicat. Pour compenser à droite, il doit passer des messages forts en matière de sécurité intérieure et de relations internationales, deux sujets sur lesquels la droite est en "manque" de son côté.

4) La destruction d'un candidat passe par la morale et non pas par un débat sur un volet du programme. Là aussi, depuis 1974, avec Jacques Chaban Delmas, aucun candidat ne s'est "réparé" pendant une campagne électorale face à une mise en cause grave sur le plan moral. C'est un enjeu de morale et pas de légalité. La légalité de "l'avoir fiscal" de Jacques Chaban Delmas n'a jamais été contestée. Mais l'opinion découvrait qu'à ce titre un candidat ne payait pas d'impôt. Ce qu'elle n'a pas toléré.

5) C'est une affaire de confiance personnelle davantage que de bataillons militants. Là encore, 1974 le montre. Les Républicains Indépendants étaient des "poids plumes" face à l'UDR d'alors.

Il reste à identifier si la campagne 2017 peut s'échapper de ces fondamentaux. Les prochains jours devraient être décisifs en la matière.

  • Publié le 14 février 2017

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