Google, Facebook et Twitter avertis de façon irréelle par le Congrès américain

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C'est un débat irréel que vient de vivre le Congrès américain au sujet des "fausses informations virales" portées par les réseaux Facebook, Google et Twitter lors de la campagne 2016.

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Si l'enjeu est de mettre en cause les pratiques de nature à manipuler l'opinion, le Congrès américain aurait dû ouvrir de nombreux autres sujets comme les sondages.

De quoi a-t-il été question ? Pour l'essentiel, d'assurer l'honnêteté de l'information donnée par les réseaux sociaux. Qu'il s'agisse de lutter contre les "fake news", c'est un objectif louable. Mais pourquoi alors ne mettre que des réseaux sociaux dans le "viseur" ?

Il pourrait aussi être question de :

- les sondages aux questions manifestement orientées ou aux échantillons peu rigoureux qui conduisent à des résultats pour le moins scientifiquement aléatoires mais destinés à susciter des réflexes "légitimistes" de l'opinion,

- du courrier des lecteurs publié dans des supports classiques derrière lequel se "cachent" des militants notoires,

- d'éditos de journalistes ou universitaires qui ont un engagement militant notoire qui n'est pas mentionné pour les lecteurs "innocents",

... : et la liste pourrait durer longtemps.

Karl Rove, très proche conseiller de GW bush, avait construit sa réputation sur des méthodes de ce type et il n'avait pas attendu Facebook, Twitter ou Google. En réalité, Karl Rove a introduit comme règles majeures quatre concepts.

Le premier est celui dit du « push polling ». Il s’agit de poser des questions biaisées lors d’un sondage pour modifier les intentions de votes des électeurs. Le sondage ne porte pas seulement comme message le chiffre qui donne la photographie de l’électorat sur une question donnée mais c’est l’existence même du contenu de la question qui devient le message.

Ainsi, en 1994, il commande un sondage qui, parmi les questions, comporte la question suivante « voteriez-vous toujours pour Ann Richards pour le poste de Gouverneur du Texas en sachant que son équipe est entièrement composée de lesbiennes ? ». Il transforme le sondage d’outil quasi-scientifique en instrument d’un message au « hasard » d’une question.

Il a reproduit méthodiquement ce système lors de la présidentielle de 2000 à l’occasion de la primaire difficile contre McCain en demandant si « les électeurs voteraient pour McCain si celui-ci s’était rendu coupable de trahison durant sa guerre du Viet-Nam ».

Il reproduira le même dispositif lors de la campagne de 2004 contre Kerry au moment où celui-ci caracole en tête des sondages.

Le second repère majeur dans la technique de Karl Rove, c’est la conviction que le vote à organiser est le « vote contre » et non pas le « vote pour ». C’est cette logique qui place désormais les campagnes négatives républicaines en outils les plus élaborés et efficaces des campagnes électorales. Qui surveille la véracité des informations colportées dans les campagnes négatives ?

Le troisième repère c’est de s’attaquer d’abord aux qualités majeures de ses concurrents sans respecter aucune précaution sur la vérité desdites attaques. Dés l’instant qu’un concurrent est doté d’un point fort, celui-ci fait l’objet d’un matraquage systématique pour au moins jeter le doute sur cette qualité « objective ».

Ainsi, l’été 2004, bien que titulaire des décorations militaires les plus prestigieuses attribuées après des enquêtes minutieuses, John Kerry fait l’objet d’une campagne mettant en cause la réalité de son engagement pendant la guerre du Viet-Nam. Rove aurait monté de toutes pièces à l’aide de militants républicains rémunérés des déclarations fabriquées visant à attaquer Kerry sur sa qualité principale : son engagement pendant la guerre du Viet-Nam.

Le quatrième repère majeur de Karl Rove réside dans le dynamisme des dernières semaines de campagne électorale. Il est persuadé que les électeurs ont la « mémoire courte » et qu’ils peuvent changer d’avis jusqu’au dernier moment. Les dernières semaines sont donc un vrai « feu d’artifice » dont les sondages et informations manoeuvriers. Ces méthodes ne font l'objet d'aucune réprimande ...

  • Publié le 2 novembre 2017

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