Grenoble Agglomération : le Cercle du Sud Grenoblois franchit une nouvelle étape

Belle réussite hier pour le Cercle du Sud Grenoblois co-présidé par Aline Kozma et Claude Soullier. La salle à Eybens était trop petite pour accueillir des habitants venus dialoguer sur les plans locaux d’urbanisme. Des habitants de Claix, Brié et Angonnes, Jarrie, St Paul de Varces, Varces Allières et Risset, Vizille, Le Pont de Claix, Grenoble et même La Tronche.

Aline Kozma 2 09 11 17

Une soirée très studieuse grâce aux interventions très détaillées de M. Charre, géographe expert de l’agglomération grenobloise et Me Eric Le Gulludec, spécialiste du droit de l’urbanisme. Des échanges très précis sur des questions liées à l’urbanisation densifiée orchestrée par l’actuelle Métro avec la connivence entre élus de gauche et de droite. Des échanges que vous avez pu suivre en direct via Periscope pour partie. Mais derrière les questions juridiques ou les analyses des géographies, pour la première fois à ce point, les prochaines élections municipales étaient bien un sujet aussi d’actualité. Un parfum de “poudre électorale” commençait manifestement à flotter hier dans une ambiance particulièrement sympathique.

Un parfum de "poudre électorale" d'autant plus fort que de tels groupes de travail correspondent à une tendance locale "historique". Un “blanc” des Renseignements Généraux (les ex RG) daté du vendredi 29 août 1986, document de 15 pages, est d’une terrible actualité sur ce volet. Tout y est pour expliquer la force de telles démarches. D’abord pour rappel, pourquoi cette mention de “blanc” : parce qu’il s’agit de notes dactylographiées sans en-tête. Ces notes sont souvent d’une extrême qualité rédigées par des connaisseurs sérieux des réalités du terrain. Cette note de 15 pages fait un point sur une question simple : au moment où la droite détient à cette époque tous les pouvoirs locaux, comment la gauche peut-elle “ressusciter” ? Et les auteurs de la note décrivent les “opérations Dubedout bis” (titre même de cette note). La situation est simple : revenir à l’originalité du GAM (Groupe d’Action Municipale), l’endroit où des personnes venues d’horizons les plus divers ont appris à se connaitre en débattant de sujets très concrets liés à la vie quotidienne et ont appris à s’apprécier pour bâtir des accords de gouvernance locale.

Le GAM, c’est par définition la prise directe avec les citoyens en dehors des partis politiques.

Existe-t-il des “GAM” aujourd’hui ? Oui. Ils n’ont même jamais été aussi nombreux dans l’agglomération grenobloise. Pourquoi ce foisonnement d’associations, clubs, cercles … où se retrouvent des personnes de sensibilités très diverses à l’écart des partis politiques ?

Essentiellement pour trois raisons. 1) L’arrogance des actuels pouvoirs locaux : ils sont incapables de faire vivre une démocratie de proximité dans la tolérance, dans la transparence, dans le dialogue. Cette rupture “culturelle” a creusé des fossés d’une profondeur imprévisible en 2014. Incapacité qui frappe autant la gauche que la droite. La droite qui critique beaucoup Eric Piolle sur Grenoble, qu’a-t-elle été capable de faire vivre ailleurs dans l’agglo comme budgets participatifs, comme référendums municipaux ... ? Rien. Il y a même des exemples locaux où des élus engagés officiellement chez Les Républicains 38 mettent en oeuvre des projets qui avaient été officiellement refusés par référendum tout dernièrement encore ! Difficile de “donner des leçons” dans ce cas !

2) Cette arrogance rassemble contre elle des personnes qui, dans des circonstances différentes plus tolérantes, plus “apaisées”, auraient peut-être éprouvé davantage de difficulté à se rencontrer et à se mettre d’accord ? Mais cette arrogance poussée à de telles extrêmités a fait naître de nouvelles solidarités : celles des “tranchées” ou le froid des moments difficiles : écrire sans jamais recevoir la moindre réponse, effectuer une proposition dont il est clair qu’elle ne sera jamais acceptée, téléphoner à plusieurs reprises sans jamais obtenir le moindre rappel sérieux, constater des mentions manifestement partisanes erronées sur des publications pourtant payées par tous les contribuables et donc vouées en principe à davantage de neutralité ….

3) Sur des sujets concrets, des alternatives manifestes existent. L’accord sur ces alternatives augure d’accords plus généraux au moment où les clivages dogmatiques sont moins impactants. Dans l’agglomération grenobloise, à seulement 800 jours des prochaines élections municipales, c’est le phénomène le plus intéressant et prometteur. Et le Cercle du Sud Grenoblois s'inscrit désormais au premier rang des GAM à suivre attentivement.

  • Publié le 9 novembre 2017

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