Chicago : C40 ou l'échec du municipalisme

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Lundi et hier mardi, à Chicago, 55 villes ont signé la charte de Chicago sur le climat à l'occasion de la conférence annuelle de la coalition C40 (pour « 40 cities »). Des villes emblématiques comme Vancouver, New York, Washington, Mexico, Austin, Montréal qui s’engagent contre le réchauffement climatique. Mais cette réunion est tombée dans l'un des travers de l'écologie : d'abord être contre. Cette réunion est ainsi devenue d'abord une opération anti-Trump.

"Chicago Green River" photo from Jeff Lewis. For St. Patrick's Day, Chicago's main waterway turns bright green from the annual dye-adding tradition on March 15, 2014, which precedes the city's holiday parade.

Ainsi, le texte de cette Convention passe-t-il principalement contre la politique Trump à l'exemple du passage suivant : « la décision du président Trump de retirer les États-Unis de l’Accord de Paris a incité plus de 380 villes aux États-Unis, un grand nombre de villes ailleurs en Amérique du Nord et d’innombrables organisations internationales à s’engager envers cet Accord […] et ces engagements […] montrent aux citoyens d'ici et de l’étranger un leadership local fort ». A force d'être contre, l'écologie adopte des positions clivantes permanentes. Alors qu'elle devrait être pour avec des propositions positives, constructives. Dans les années 70, l'écologie a pris naissance à partir d’auteurs se revendiquant d’une nouvelle «grille d’analyse». L’un de ces auteurs était Philippe de Saint-Marc qui dans les années 70 était le pionnier de l’écologie. Ancien Président de la Mission d’Aménagement de la Côte Aquitaine, Professeur du 1er cours sur la politique de l’Environnement à l’IEP de Paris.

Que développaient les écologistes à cette époque ?

Leur analyse était simple : les critères traditionnels habituellement utilisés comme le PNB, le niveau de vie, la consommation d'énergie, la production industrielle ou agricole devaient être considérés comme des signes de l'activité et non pas des marques de satisfaction.

Dés cette époque, être écologiste, c’est défendre l’idée que la société telle qu’elle fonctionne n’est pas une société de progrès mais une société de régression parce qu’elle porte en elle un gaspillage massif, intensif et croissant des richesses naturelles.

Avec cet ancrage conceptuel, les écologistes n’ont donc pas vocation à offrir une alternance dans un même système mais une véritable alternative pour un autre pouvoir. C'est un axe qui a été progressivement abandonné pour faire vivre une alternance dans un même système politique. Le municipalisme ne peut exister que s'il rouvre une logique de "développement différent". Or, c'est l'actuel échec majeur.

Pour vivre, le municipalisme doit donner naissance à du nouveau mais surtout à du différent.

Sans cette identité, il ne peut pas exister. C'est l'échec majeur de la conférence de Chicago.

  • Publié le 6 décembre 2017

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