#RFK50 : la JFK Library célèbre des temps forts de la dernière campagne de Robert Kennedy

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A l'exemple du témoignage ci-dessous, la JFK Library va célébrer jusqu'en juin la campagne 1968 de Robert Kennedy. Une campagne dont les discours gardent 50 ans plus tard une force considérable notamment sur les thèmes de la pauvreté ou de la cohabitation raciale.

Bobby Kennedy

Dans une période marquée par une grande violence quasi-généralisée, il y a un discours de Robert Kennedy à Cleveland en 1968 qui résume tout dans ce domaine :

"Il y a une autre violence, plus lente mais aussi implacable, aussi meurtrière qu’un coup de feu ou qu’une bombe en pleine nuit. C’est la violence des institutions, indifférente, et inactive, et en lente décomposition. C’est le type de violence dont souffrent les pauvres, qui empoisonne les relations entre les hommes au motif de la couleur de leur peau. C’est la lente destruction d’un enfant par la faim, et les écoles sans livres, et les maisons sans chauffage en hiver. C’est briser le caractère d’un homme, en le privant de la possibilité d’être père. ... Si vous enseignez à un homme la haine et la peur de son frère, si vous lui enseignez qu’il est inférieur, à cause de sa couleur, de sa religion, ou des opinions politiques qu’il défend, si vous lui enseignez que ceux qui sont différents de vous menacent votre liberté, votre travail, ou votre famille, alors vous êtes contraints d’affronter les autres non comme des concitoyens, mais comme des ennemis, à les aborder sans coopération, avec l’esprit de conquête, pour les assujettir et les mater.Finalement, nous apprenons à voir nos frères en étrangers, vivant dans la même ville que nous, mais pas dans notre communauté, résidant au même domicile, mais ne mangeant pas à la même table. Nous apprenons à ne partager qu’une même peur; qu’un même désir de s’écarter les uns des autres; qu’un même élan de violence dans nos désaccords. ... La question est de savoir si, en nous-mêmes, dans nos cœurs, nous pouvons trouver cet élan d’humanité commune, et voir la terrible réalité de nos existences.Nous devons comprendre que la distinction fallacieuse que nous faisons entre les hommes est vaine, et apprendre à fonder notre propre progrès sur la recherche du progrès de chacun. Nous devons admettre, au fond de nous-mêmes, que le futur de nos propres enfants ne peut pas être construit sur le malheur des autres. Nous devons reconnaître que cette courte vie ne tire aucune noblesse, ni aucune richesse, des sentiments de haine ou de revanche.... Nous pouvons peut-être nous souvenir, ne serait-ce qu’un instant, que ceux qui vivent parmi nous sont nos frères, qu’ils partagent avec nous la même éphémère étincelle de vie, qu’ils ne cherchent, comme nous, qu’à donner un sens à une vie heureuse, profitant des satisfactions et de l’épanouissement qu’elle leur réserve....".

Ce discours de 1968 montre combien la politique a pu perdre de la spiritualité ces dernières décennies.

La génération qui se vante d'avoir presque tout inventé y compris au point de se fixer désormais de lutter contre la mort a-t-elle su simplement poser les jalons pour qu'aujourd'hui un jeune notamment ait une réponse personnelle pour se dire que la société fait tous les efforts possibles pour qu'il puisse donner un sens à une vie heureuse ? Comme pour les personnes qui sont confrontées à des épreuves lourdes de marginalisation. Quelle seconde chance la société leur offre ? Il ne s'agit pas d'entrer dans la caution d'une logique de victimisation. Mais ayons l'honnêteté de regarder en face des réalités. Un jeune sans le carnet d'adresses de ses parents ou de ses connaissances peut-il aujourd'hui trouver facilement un stage ? Quelle égalité entre le jeune qui doit travailler pour payer ses études et celui qui peut ne faire que se consacrer à la perspective de sa réussite ? Comment permettons nous d'effacer une dette liée à un accident de la vie pour permettre le rebond de la dignité : un appartement, une indépendance matérielle ... Ce sont des sommes faibles à l'unité pour une société qui dépense tant pour des investissements parfois si futiles. Tant que nous n'aurons pas apporté des solutions, la société, à plus fort raison celle de l'actuelle exposition matérielle affichée jusqu'à la vulgarité, alimentera le volcan sur lequel elle est assise. Il serait temps de regarder ces faits avec réalisme. Parce que progressivement, crise environnementale + fanatismes religieux + pauvreté créent un désert qui ne peut être baptisé avenir.

  • Publié le 4 avril 2018

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