Ségolène Royal met en cause France 2

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Ségolène Royal lance l'offensive contre des médias nationaux accusés d'être à la botte du pouvoir présidentiel. De façon plus générale, c'est l'ensemble du dossier de l'information qui mérite d'être revu en France.

Lors de la présidentielle 2007, le véritable démarrage de la campagne de Bayrou est intervenu sur le plateau de TF1 lorsqu'il met en cause la " pensée officielle " des rédactions parisiennes qui veulent " imposer un choix ".

C'est une nouvelle gifle donnée par le leader UDF. La première, lors de la campagne de 2002, alors destinée à un petit délinquant qui lui faisait les poches lors d'une visite en banlieue lui avait donné un bonus de 2 à 3 points.

Là, cette gifle donnée à la "pensée médiatique qui formate l'opinion" le fait changer de catégorie et booste la totalité de sa campagne.

Il y aura avant et après cette déclaration.

L'opinion s'apprête à dénoncer, cherche à se protéger de l'esprit "big brother" dont elle a désormais le sentiment que sa liberté réelle peut en être victime.

La presse nationale a franchi plus ouvertement sa reconnaissance de "presse d'opinion".

La situation des médias locaux traditionnels est plus compliquée.

Avec la multiplication des campagnes institutionnelles, les collectivités locales principales (Département, Communauté Urbaine, Ville chef lieu de Département) sont désormais leurs principaux annonceurs publicitaires.

Ce lien commercial établit puis consolide une dépendance qui souvent ne semble plus laisser à l'écart la ligne rédactionnelle.

Les portraits des représentants desdites collectivités deviennent très complaisants. Au même moment, ceux de leurs concurrents deviennent plus "sévères". Des commentaires pleuvent sur les résultats. Bref, progressivement, une nouvelle forme de presse d'opinion est née. Cette presse a deux caractéristiques :

- à la différence de la presse nationale, elle récuse ce côté d'opinion pour tenter de garder des habits de neutralité apparente,

- à la différence aussi de la presse nationale, les médias locaux sont en situation de monopole. Donc cette évolution ne peut qu'être subie par le lecteur qui n'a pas d'alternative d'information.

C'est une situation nouvelle qui est née. Elle pose de nombreux et graves problèmes de principe.

La démocratie locale Française n'a plus d'équilibre des pouvoirs face à la toute-puissance des pouvoirs politiques locaux. C'est une question qui va poser des difficultés croissantes car une telle concentration s'éloigne des exigences saines de pluralisme.

  • Publié le 13 juin 2007

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