Nikki Haley et le choc de la communication d'une nouvelle politique internationale

  • Nikki Haley

La démocratie Américaine a parfois des penchants populistes. Dans d'autres domaines, elle est un lieu d’excellence. C’est le pays qui compte le plus d’universitaires brillants consacrant leurs talents à examiner les enjeux de chaque géographie de la planète.C’est en effet en matière de relations internationales que les universitaires ont été les plus productifs.

Secretary Tillerson and Ambassador Haley Meet With Korean Foreign Minister Yun and Japanese Foreign Minister Kishida in New York City

De longue date, des universitaires ont constitué une sorte de «shadow cabinet» permanent pour les républicains. Ils reprochaient aux Démocrates une vision erronée des relations internationales manquant de réalisme dans les rapports de forces permanents. L’angélisme de Carter fut leur reproche fondamental. Le vrai tournant. Cette mention évoque les images terribles de l’opération «Blue Light» du 24 avril 1980 destinée à libérer des otages, échouant lamentablement dans le désert à Tabas, devenant le symbole d’une Amérique humiliée. Jamais depuis le Vietnam, l’opinion Américaine n’avait alors vécu un tel choc. Une humiliation qui allait ouvrir les portes au Reaganisme avec le retour à la force militaire des Etats-Unis. Un tel choc que les Démocrates ont progressivement adopté bon nombre des options initialement Républicaines.

Leurs valeurs sont simples. Tout d’abord, ils surveillent attentivement la Russie pour ne pas permettre «la résurrection du dinosaure». .

De façon générale, sur tous les terrains délicats, la priorité est celle de l’endiguement (containment).

Il s'agit d'une approche basée sur le rapport de forces. Ses critères sont simples.

Il ne s’agit pas de parler de dissuasion mais de victoire.

Il ne s’agit pas d’évoquer une quelconque parité mais d’établir la supériorité Américaine.

Il ne s’agit pas de laisser place à une riposte mais à l’action offensive.

Toute autre approche est tournée en dérision car trop éloignée des dures réalités des relations internationales.

La force de cette approche date du début des années 80. Les républicains ont perdu de la superbe. Les démocrates ont beaucoup recruté parmi les professeurs d’Harvard. John Kennedy a McGeorge Bundy. Jimmy Carter a Zbigniew Brzezinski qui a débuté à Harvard.

L’Institut Hoover a été fondé en 1919 par Herbert Hoover. Installé sur le campus de Stanford, l’Institut avait tissé des liens étroits entre 1967 et 1975 avec un Gouverneur de Californie, Ronald Reagan. Lorsqu’il est élu Président le le 5 novembre 1980, l’Institut gagne la reconnaissance dans la qualité de ses analyses qui ont inspiré le candidat et qui vont guider le Président.

Dans son équipe, les membres de l’Institut sont aux postes clefs. Glenn Campbell, alors Directeur de l’Institut, cumule de nombreuses fonctions officielles. Au sein du Comité des Relations Internationales, les membres de l’Institut vont compter 25 % des effectifs. Du jamais vu.

Les années Reagan vont d’abord être celles de la renaissance de la vitalité Américaine et celles conduisant à l’effondrement du communisme.

Avec un tel bilan, les analyses se sont imposées y compris du côté des démocrates qui reprennent les diagnostics mais modifient seulement quelques aspects thérapeutiques.

Avec Donald Trump, les règles changent. Les poids des conseils baissent. Les décisions individuelles augmentent. Nikki Haley risque d'avoir des fonctions de plus en plus difficiles à assumer. Peut-être pour la première fois à ce point, les options intérieures guident les choix extérieurs. Un vrai sujet de fond pour une puissance comme les Etats-Unis.

  • Publié le 9 mai 2018

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