John Kerry ou les erreurs électorales des Démocrates

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La mise en évidence de supposées interventions récentes de John Kerry sur l'accord nucléaire avec l'Iran montre tout le savoir faire électoral de l'équipe de Donald Trump en période électorale. John Kerry est la "caricature" du profil détesté dans "l'Amérique profonde" par les Républicains.

Secretary Kerry Flies Over Baghdad

John Kerry incarne tout ce qui peut mobiliser l'électorat de Donald Trump surtout en milieu rural, ce qui correspond au profil des circonscriptions sénatoriales décisives en novembre 2018.

John Kerry est un urbain lié à Boston. Il a procédé à des dénonciations fortes de la guerre du Vietnam. Il incarne l'élite que l'Amérique profonde veut sanctionner. C'est ce volet de la représentation Démocrate qui a fait le succès de ... Donald Trump. Une image distante de la politique, très associée à l'Europe et à des gouvernements socialistes qui sont des épouvantails pour l'électorat Républicain.

En 2004, John Kerry avait dû cacher ses liens comme ses "racines françaises" au moment où la France s'était démarquée des Etats-Unis sur l'Irak. Lors de la Convention de Boston, les journalistes proches des Républicains recherchaient ses invités français pour les questionner persuadés alors que leur passer la parole était le plus sûr moyen de faire perdre ... John Kerry.

Ils avaient même trouvé alors une étudiante racontant (vrai ou faux ?) que John Kerry éprouvait de la passion pour la langue française.

Kerry 12 07 15

Avec de telles révélations, les Républicains se mobilisaient et Kerry avait alors perdu 17 points d'intentions de votes en 3 semaines !

Donald Trump correspond à une sociologie électorale qu'il respecte avec une rigueur considérable. Trump parle en permanence à son électorat de novembre 2016. Il ne cherche pas à l'élargir. Il cherche seulement à le maintenir mobilisé. C'est très différent. Et en mettant en évidence John Kerry comme "obstacle" sur la route de la nouvelle politique américaine face à l'Iran, Donald Trump passe un message très fort à son électorat. Il ne faut pas oublier que l'Iran reste pour une partie des Américains Républicains le dernier théâtre d'une humiliation lors de la tentative échouée de libération de leurs otages sous Jimmy Carter.

Comme pendant la primaire 2016, Donald Trump procède avec beaucoup de méthode. Trump ne vise pas à élargir sa base électorale mais à mobiliser sa base électorale. Pour mobiliser, il faut agiter des "épouvantails", des "chiffons rouges". Kerry est l'un d'eux. Trump fait du Trump. Et comme en 2016, cela pourrait très bien lui réussir.

  • Publié le 11 mai 2018

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