St Paul de Varces (Isère) : la Commune où l'exécutif municipal reste au pouvoir par la grâce de son ... opposition au sein du Conseil

C'est une histoire rare qui se déroule actuellement au sein d'une Commune du Sud de l'agglomération grenobloise. Une Commune de 2 400 habitants : St Paul de Varces. Elle vient de connaître une répétition inédite de démissions de membres de la majorité au sein du Conseil Municipal : 7 sur 19 membres !

St Paul de Varces

Depuis le 10 avril 2018, officiellement, une septième démission du Conseil Municipal est intervenue à St Paul de Varces. La répétitivité des démissions est impressionnante :

- Mme Valérie Scibetta-Laudereau : démission

- M. Stéphane Boucly : démission

- M. Stéphane Cavaglia : démission

- Mme Isabelle Abgrall : démission

- Mme Roseline Bennici : démission

- M. Arnaud Comba : démission

- M. Didier Arnaud : démission

Tous membres ou plutôt ex-membres de la majorité au sein du Conseil Municipal de St Paul de Varces. Avec la dernière démission en date, celle de M. Didier Arnaud, le devenir du Conseil Municipal est donc désormais depuis le 10 avril 2018 dans les mains de … son opposition au sein du Conseil Municipal. Il suffit que l’opposition démissionne et dans la foulée immédiate le Préfet a l’obligation légale de déclarer démissionnaire la totalité du solde du Conseil Municipal. Décision immédiate.

Concrètement, comme des employés municipaux l’expliquent avec inquiétude, la vie de cette Commune est maintenant conditionnée au passage du facteur chaque matin. Si un matin, le Maire recevait les lettres recommandées groupées de tous les membres de l’opposition municipale, il est démissionné par le Préfet dans la foulée. Or c'est le moment choisi par le Maire de cette Commune, David Richard, pour lancer 3 millions d'euros de dépenses. 3 millions d’euros de dépenses : c’est le coût de la nouvelle salle polyvalente et d’une extension du Groupe Scolaire.

L'inquiétude matinale du facteur semble s'être écartée puisque l'opposition donne le sentiment d'avoir décidé de respecter les échéances républicaines et de permettre à l'exécutif même fragilisé de terminer son mandat jusqu'à l'échéance officielle. Ce qui est une mesure digne d'apaisement dans un tel contexte de crises multiples. Face à ce geste, l'exécutif va-t-il faire un geste à son tour d'apaisement qui consisterait à neutraliser les 3 millions d'euros de dépenses sur lesquelles il n'y a pas d'accord puis suspendre le permis de construire du Villarey : c'est une option qui circule de plus en plus actuellement. Comme quoi les crises ne s'ajoutent pas nécessairement à la crise. Une leçon du terrain intéressante à 650 jours des municipales. La balle est désormais dans le camp de cet exécutif qui ne tient que par la grâce de son opposition au sein du Conseil Municipal.

  • Publié le 26 mai 2018

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