En 6 ans, le Tea Party a pris le pouvoir et novembre 2018 devrait le renforcer encore

  • Mitt Romney
  • Tea Party
  • Nikki Haley
  • Donald Trump

Chaque campagne électorale américaine est d'abord un voyage dans l’Amérique profonde pour rencontrer les citoyens dans un contact direct, physique, charnel qui permet d’impliquer le citoyen qui devient un acteur décisif dans le processus de décision.

S.C. Governor Nikki Haley visits SRS

Depuis 2010, une véritable révolution conservatrice s'est mise en marche. En 2008,les deux partis traditionnels sont épuisés. McCain perd emporté par la crise de Wall Street. Et ce n'est pas le parti Démocrate qui gagne mais Barack Obama grâce à son charisme personnel.

Mais après la victoire d'Obama les élections intermédiaires de novembre 2010 deviennent le faire part officiel de naissance du Tea Party. Une nouvelle génération voit le jour. Elle occupe aujourd'hui des fonctions clefs comme Nikki Haley à l'ONU.



En 2012, il est tellement influent que le "modéré Romney" doit composer avec les idées et surtout un leader compatible avec le Tea Party : Ryan.

En deux années, un instinct de liberté est porté, basé sur une nouvelle alliance : l’initiative économique et la démocratie politique.

Mais aussi, voire surtout, des valeurs populaires "We the people" avec le rejet de la classe politique.

Ce populisme déclare retourner aux principes fondateurs de la démocratie Américaine :
- l’Etat doit être limité,
- la vie de l’économie doit être libérée,
- le système moral doit être solide et indépendant (Eglises, Universités, médias …).

Une véritable révolution des mentalités.

Cette approche repose aussi sur un choc frontal avec le Parti Démocrate car ce dernier défend :
- l’Etat interventionniste qui devient le symbole de la dépense inefficace,
- la régulation qui est perçue comme un frein à l’emploi,
- la libération des mœurs qui est ressentie comme une ouverture à la débauche individuelle et au naufrage collectif,


Et il y a l'accès à la Maison Blanche en 2016 car Donald Trump est "l'enfant du Tea Party" : des idées aux financiers, aux équipes et aux réseaux locaux. Trump gagne dans un contexte symbolique terrible : il balaie le représentant de la dynastie Bush dans la primaire Républicaine puis la représentante de la dynastie Clinton lors du duel final.

Et il gagne en ayant jamais eu préalablement un mandat politique. Car l'absence d’expérience est devenu un marqueur pour déterminer objectivement que le candidat en question n’avait pas pu être contaminé par les mœurs de Washington.

Ce souci d’être à l’écart de Washington a ouvert des espaces nouveaux dans les tenues vestimentaires, la façon même de tenir des discours, les références aux scènes de la vie quotidienne.

La mode des «mamans Grizzly» avait été l’incarnation même de ce phénomène. Des candidates dont la valeur ajoutée a résidé dans le fait d’assumer comme passeport de compétence leur situation familiale comme laboratoire de la meilleure expérience qui soit : lutter contre les tracas de tous les jours. C’est ce parti pris de l’ordinaire qui fait le succès du Tea Party : le parti des champions de l'ordinaire qui vivent en dehors de la politique. Et novembre 2018 s'annonce comme une étape de plus dans la victoire des idées du Tea Party. En 8 ans, sur le plan fédéral, la scène politique devient méconnaissable. Irréel à ce point.

  • Publié le 2 juin 2018

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