Ne jamais oublier 2004 et le choc entre John Kerry et ...l'autre Amérique !

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Qui pourrait imaginer que la France puisse se réduire à la vue du pays depuis Paris ? Quelle France identique partagent Paris, St Sever, Chamonix, Villeurbanne ? Aucune dans la vie quotidienne. St Sever, il est possible de déposer un chèque au Crédit Agricole sur la place centrale sans fermer sa voiture et la retrouver intacte au retour.

John Kerry à son QG de campagne en novembre 2004 quand les résultats tombent. Bon nombre des politiques français devraient revoir le débat de fin septembre 2004 à l'université de Miami.

A Villeurbanne, même bien fermée, selon les quartiers, rien n'est moins sûr que de retrouver son véhicule au retour. Et à Chamonix, il n'est pas d'usage d'utiliser son véhicule dans la ville même en raison des voies piétonnes et du profil quasi-généralisé de passionnés de la marche. Des France totalement différentes. Et la France c'est 67 millions d'habitants sur 644 000 km².

Comment cette diversité n'existerait-elle pas pour un pays de 326 millions d'habitants et d'une superficie de 9, 835 millions de km² ?

Quand il est aujourd'hui fait référence à la "tradition d'accueil" des Etats-Unis, c'est une culture des grandes villes des deux cotes Est et Ouest : New York, San Francisco ... Mais l'Amérique "intérieure", qui peut prétendre sérieusement qu'elle a une "tradition d'accueil" ? Au gré des circonstances, des citoyens de pays pourtant historiquement proches comme la France sont mal accueillis. Obtenir un simple renseignement routier dans certains Etats de l'intérieur relève d'un "exploit" pour qu'il soit donné et encore plus donné avec le sourire.

Tout le problème actuellement de bon nombre des analyses c'est qu'elles sont données par des personnes extérieures à cette Amérique profonde. Il ne faut jamais oublier la campagne de 2004. Bush est très impopulaire : la guerre + incapacité à capturer Ben Laden + ses maladresses notoires évidentes. Face à lui candidate un pur produit de la cote Est : John Kerry. Il va compter en juin 2004 jusqu'à 17 points d'avance. Puis les communicants vont présenter John Kerry pour ce qu'il est : un pur produit de la cote Est marié de surcroît à une milliardaire. Et John Kerry va voir son avance de 17 points fondre comme neige au soleil à mesure que l'Amérique profonde montrait ses différences avec les deux cotes Est et Ouest. Et George Bush allait gagner la campagne 2004 sans la moindre difficulté.

April 12th, 2004 - John Kerry Rally - University of New Hampshire Pic 12

Et le soir du vote, Bush = 62 millions de voix / Kerry = 59 millions de voix. Sans appel ! Le "Démocrate éclairé" chouchou des médias était battu à plate couture par le "texan non intellectuel". John Kerry avait connu le choc de l'Amérique profonde qui avait réagi aux attaques sur son côté pro-européen, sa capacité à parler français pour plaire aux femmes quand Kerry devient romantique, son côté "flip flop" c'est à dire changeant selon les opposants donc peu apte à défendre solidement les intérêts américains ... Voilà la réalité. Elle peut ne pas plaire. Mais c'est la réalité. Et bon nombre des détracteurs de Trump devraient regarder cette réalité en face pour ne pas s'exposer demain à de sévères réveils...

  • Publié le 19 juin 2018

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