Etats-Unis : la question de fond : "où est passé Barack Obama ?"

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Le New York Magazine pose cette question en couverture "Barack Obama where are you ?". Barack Obama, jeune ex Président (56 ans), semble avoir disparu de la vie politique américaine. Certes la tradition américaine veut qu'un ex Président respecte une certaine réserve. Mais compte tenu du fait que Donald Trump casse tous les codes du pouvoir, pourquoi Barack Obama ne casserait-il pas ce "code des ex" ?

Barack Obama in New Hampshire - October 27th

Deux facteurs expliquent l'absence d'Obama. 1) Il n'est pas sollicité par les candidats Démocrates sur le terrain. Pourquoi ? Parce que ces candidats veulent s'extraire des schémas fédéraux pour faire vivre des choix locaux. 2) Mais aussi parce qu'Obama est associé à une période où, sur le fond de sa politique, une majorité d'Américains sont en désaccord. Il ne faut jamais perdre de vue que durant son second mandat le taux plafond de satisfaction sur sa politique a été de 42 % ! Deux facteurs qui donnent une réponse assez simple à la question car si Obama était aujourd'hui une "locomotive" électorale pour les Démocrates, il devrait parcourir le pays d'Est en Ouest et du Sud au Nord pour honorer les demandes des candidats sur le terrain. Si ces demandes n'existent pas, c'est une réponse à la question.

Les années Obama, c’est d’abord la soif d’idéal. Ce parti pris d’idéal a été l’axe stratégique de la campagne de Barack Obama. Barack Obama a d’abord «vendu de l’idéal» y compris par la force de son propre cursus personnel mais bien au-delà par le symbole de tous ses grands projets.

La Présidence Obama a été marquée par 2 faits dominants.

D'abord, l’image du leader, Barack Obama a marqué d’abord le retour en force du leader de charme. En campagne permanente avec de très nombreux déplacements sur le terrain, ses déplacements produisaient toujours le même visuel : le rassemblement, l’action, le dialogue, la mobilisation. Mais surtout une "cool attitude" qui visait à éviter les chocs frontaux.

D'autre part, sur le fond, il restaurait la place de l’intérêt général : un intérêt général qui dépasse la somme des intérêts particuliers. C’est ce contenu même du discours qui a été le plus novateur. Le discours de Barack Obama n’était pas le «retour de l’Etat», c’était la naissance de l’intérêt général dans la politique Américaine. Jusqu’alors, la politique Américaine reposait sur la notion de l’équilibre consenti entre des intérêts particuliers qui doivent négocier pour dégager un terrain d’entente. La notion même d’intérêt général était très extérieure à la politique Américaine.

Sur tous ces points, Donald Trump est totalement à l'opposé de Barack Obama. Le contraste le plus absolu. Tant que Barack Obama n'est pas demandé sur le terrain comme "le joker des victoires", c'est d'abord la traduction par les candidats Démocrates qu'ils ne pensent pas que "l'Amérique d'Obama" soit aujourd'hui une offre qui corresponde à la demande. Les campagnes électorales américaines sont d'abord le règne de l'efficacité. La discrétion de Barack Obama est le marqueur que le rejet de Donald Trump n'est pas encore au rendez-vous ...

  • Publié le 25 juin 2018

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