Donald Trump et la réalité des chiffres

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En France, à écouter bon nombre des commentateurs, il serait possible de penser que Donald Trump bat des records d'impopularité tandis qu'hier Barack Obama battait des records d'approbation, de confiance et de popularité. Dans les chiffres, la réalité est très différente.

Barack Obama and Joe Biden on Election Day - November 6th

Aujourd'hui Donald Trump a un rapport approbation / désapprobation qui est plus favorable que la moyenne pour Barack Obama en 2015. Voilà la réalité des chiffres.

Barack Obama était considéré comme le "socialisme rampant". Il était perçu comme la faiblesse à l’international par la multiplication de précautions très modérées. Cette logique heurtait les classes moyennes qui sont dans une mentalité "America First". Sur le plan intérieur, les programmes fédéraux annoncaient des hausses d’impôts et de bureaucratie. Sur le plan international, les précautions sont ressenties comme des handicaps à l’efficacité, donc une dévalorisation de la force américaine et une fragilisation des intérêts américains. Cette carterisation a été la stratégie mise en place par le Parti Républicain qui n’hésitait plus à mettre en doute les qualités de Commandant en Chef de Barack Obama pour évoquer celles du «Comédien en Chef».

A ce stade, il faut avoir conscience que les attentes des électorats sont très différentes. Pour les Républicains, le principal critère de présidentialité, c'est l’examen de la force morale. Pour les Démocrates, c’est la capacité de jugement qui compte. La sécurité nationale est la première priorité pour les Républicains tandis qu’elle est largement devancée par l’économie pour les Démocrates.

Pour ces derniers, les questions sociales arrivent même devant la sécurité nationale. Dans ce contexte général, Barack Obama a connu deux décrochages entre sa gestion et ses promesses électorales de 2008. Il a perdu les classes moyennes. Il a perdu les les couches sociales les plus défavorisées qui avaient beaucoup voté pour lui en 2008 et qui se sont réfugiées ensuite de nouveau dans l’abstention.

A la différence de Barack Obama, Donald Trump mène la politique pour laquelle il a été élu. Il "donne" à son électorat du "Donald". Par conséquent, comme les primaires viennent de le démontrer, son électorat est toujours là, mobilisé, reconnaissant d'appliquer ce qui avait été promis en 2016. Dans cette logique, Donald Trump peut donc compter sur une mobilisation de son électorat. L'enjeu pour les Démocrates, c'est donc de faire une autre mobilisation. Si les Démocrates n'y parviennent pas en novembre 2018, des surprises considérables sont probables car la seule logique référendaire anti-Trump ne suffira pas.

  • Publié le 12 juillet 2018

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