Alexandria Ocasio-Cortez et la mode des campagnes dites "bottom-up"

  • New York
  • Beto O'rourke
  • Alexandria Ocasio-cortez

La campagne Obama en 2008 avait installé de nouvelles tendances. L'une d'entre elles est celle des campagnes dites "bottom-up". La campagne monte de la base et tout l'enjeu consiste à faire vivre cette mobilisation à la base. C'est la technique de campagne qui s'est désormais imposée.

Alexandria Ocasio Cortez 3

Avec des abstentions de plus en plus élevées et un discrédit croissant de la classe politique, il faut être capable de faire vivre la campagne des pairs par la mobilisation des citoyens. L'enjeu de base aujourd'hui c'est la répartition entre les citoyens qui votent et ceux qui ne votent pas. Cette séparation appelle une question pratique : qu’est ce qui peut réellement conduire un citoyen à ne pas voter ? Les études universitaires conduites sur ce sujet apportent des enseignements qui divergent des réponses traditionnellement admises. La baisse de participation est d’abord liée au sentiment que le vote ne changera rien au « système ». Plus un circuit de décisions politiques est perçu comme manifestement « autonome », plus la participation civique chute. Par conséquent, pour mobiliser, il faut d'abord faire vivre le sentiment que le changement est possible.

Le second facteur d’abstention est lié au sentiment qu’a le citoyen d’exercer une influence décisive sur le vote. Si le choix collectif lui parait acquis d’avance et à l’abri de sa participation individuelle; il sera tenté par l’abstention.

Enfin, et seulement en troisième position, apparaît comme facteur le rejet des partis politiques.

Tous ces volets montrent bien qu’un nouveau citoyen est né avec des facettes d’une particulière complexité. La meilleure façon pour mobiliser le citoyen c'est de permettre l'appropriation par lui d'une campagne électorale. C'est donc l'opposé du top-down. Alexandria Ocasio-Cortez lors des primaires 2018 a remarquablement réussi sur ce chemin. Comme Beto O'Rourke au Texas. C'est souvent le fruit de l'acceptation d'un statut de challenger qui suscite l'empathie des citoyens. Mais cette mentalité ne peut pas que vivre pendant une campagne électorale. Elle appelle ensuite une autre forme de gouvernance. Cette étape là reste encore et toujours à écrire ...


  • Publié le 15 août 2018

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