Donald Trump et le choix d'amplifier les fractures

  • Donald Trump

Donald Trump a introduit deux ruptures totalement inédites. 1) Il installe l'ère post vérité en étant non plus en campagne électorale mais à la présidence. 2) Il choisit d'accepter voire d'amplifier les fractures alors que d'ordinaire tout est fait pour les modérer. Deux chocs majeurs.

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Sur l'ère post-vérité, c'est le vrai tournant dans l'accession au pouvoir de Donald Trump et de façon plus surprenante encore dans l'exercice de sa présidence. L'officialisation à ce point qu'il n'y a plus de vérité. L'un des personnages clefs de la présidence de Trump c'est Rudy Giuliani. Hier, il s'est expliqué sur ses propos tenus dimanche sur NBC. C'est une explication très intéressante. Pour la première fois à ce point, un proche de Trump reconnait : il n'y a plus de vérité. Il indique notamment : «Et lorsque vous me dites qu'il devrait témoigner parce qu'il va dire la vérité et qu'il ne devrait pas s'inquiéter, et bien c'est absurde parce que c'est la version de la vérité d'une personne. Pas la vérité». C'est l'une des modifications profondes engendrées par les réseaux sociaux. Les versions si différenciées se succèdent à un rythme tel que la place de LA vérité devient de plus en plus délicate. Encore faut-il accepter cette évolution et changer en conséquence ses positions. L'ère post-vérité est engagée pour de bon ...

Seconde disruption majeure, le choix de ne pas calmer les fractures. La fracture essentielle est entre les élites et les citoyens. Les élites ont dégagé l’image de ne pas être soumises aux mêmes contraintes que celles du grand nombre. Elles bénéficient de protections particulières qui leur épargnent les pires embûches. Au moment même où la crise ne les a pas frappé donc pas « comme tout le monde », les élites sont manifestement incapables de régler les principaux dossiers de nature à permettre au plus grand nombre de mieux vivre. Un besoin de vengeance est né. Donald Trump a surfé sur ce besoin de vengeance pour gagner la primaire 2016. Mais dans le bureau ovale, il continue de surfer sur ce climat.

Ces deux disruptions sont tellement inédites et considérables qu'il est impossible d'en déterminer les conséquences durables. C'est là l'inconnue des années Trump.

  • Publié le 21 août 2018

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