25 août 2008 : Barack Obama et le succès de la Convention de Denver

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A Denver, le 25 août 2008 débute la Convention Démocrate. Barack Obama a tiré toutes les conséquences des échecs d'autres Conventions. Il impulse une nouvelle logique : pas la moindre division. Tout pour l'unité.

Barack Obama 10/26/08  100,000 plus campaign stop Denver

A Denver, beaucoup est réuni pour faire vivre des divisions. La primaire avec Hillary Clinton a été sévère et le camp de cette dernière n'arrive pas à digérer sa défaite. A l'opposé de règlements de comptes, la Convention de Denver a un double enjeu :
- mettre en ordre de complémentarité la diversité du Parti Démocrate,
- être le tremplin pour le sprint de Barack Obama.

Le Parti Démocrate a toujours éprouvé des difficultés à mettre en scène sa diversité. Des conventions ont parfois donné un sentiment dramatique de discordance, de cacophonie.

En réalité, structurellement, le parti démocrate est composé de quatre tendances :
- une logique constante de «new deal» qui défend un Etat interventionniste. Cette tendance compte dans ses rangs des responsables syndicaux notamment,
- une famille de pensée dite radicale qui fait sa priorité de la défense des minorités sociales ou raciales,
- une technocratie moderne ouverte au message international des Etats-Unis comme puissance de la paix et des libertés,
- une composante de «nouvelle gauche» qui partage 70 % des valeurs du parti républicain en les nuançant de compassion sociale dans l’expression.

Si la convention unit ces quatre familles de pensées, le candidat démocrate sera en ordre de marche.

Il suffit que des représentants de l’une des familles veuillent se faire «trop entendre» et la cacophonie peut naître.

Par le profil alors peu expérimenté de Barack Obama, cette cacophonie en 2008 serait suicidaire. Par leur propre logique, les médias privilégient les divergences aux conformismes. Des expressions de minorités peuvent alors devenir explosive à l’écran.

Il faut également intégrer la composante du calendrier. Une convention se tient d’ordinaire entre la mi-juillet et la fin août. Généralement, le parti qui n’est pas au pouvoir tient sa convention le premier. Il lui faut alors engranger le maximum d’avance dans les sondages pour vivre l’érosion incontournable de la convention qui se déroulera la seconde.

Sa campagne était une stratégie reposant sur un message : le changement. C’est la personnalité d’un candidat qui porte en elle-même le changement. Mais, sur le fond, le changement est encore peu voire mal défini dans ses applications précises.



De surcroît, ce changement est difficile à «mobiliser». L’économie traverse une crise durable. La situation en Irak se bonifie. Les sondages ne laissent pas apparaître un écart majeur en faveur de Barack Obama ; ce qui montre au passage la force considérable de résistances intérieures tant les maladresses de McCain auraient dû lui permettre de faire la différence.

C’est donc une convention à hauts risques.

Pendant cette convention, avec le poids croissant des partisans des campagnes négatives, le Parti Républicain va faire feu à chaque instant.

Il va dénoncer :
- « le parti des pessimistes»,
- «Barack Obama n’est ni une colombe ni un faucon mais une autruche qui ne veut pas voir le monde tel qu’il est»,
- «Barack Obama est trop : trop médiatique, trop à gauche, trop inexpérimenté ... »


A l'opposé de toutes ces craintes et de tous ces risques, la Convention de Denver (25 au 28 août 2008) sera un immense succès. Le vrai tremplin pour le sprint de la campagne Obama vers le succès.


  • Publié le 25 août 2018

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