Jorge Lemann et l'ère des perturbations

  • Jorge Lemann

La vie publique semble actuellement affectée par des crises à répétition. Est-ce un cycle nouveau ? Ce qu'il importe d'observer c'est que la crise est aujourd'hui générale. Derrière le mot "crise" c'est la remise en question permanente des rentes de situations. Ce que Jorge Lemann a appelé "l'ère des perturbations".

Jorge Paulo Lemann Crédito: Romério Cunha/CC/PR

D'abord les constats. Aux Etats-Unis, en moins de 6 ans, les idées du Tea Party accèdent à la Maison Blanche avec un candidat non issu du Parti Républicain. Un candidat venu de "nulle part" en politique sans le moindre mandat antérieur. Du jamais vu. Même constat en France. Un candidat crée son parti 12 mois avant l'élection. Il bouscule tous les vieux partis et accède à la présidence sans jamais avoir eu un seul mandat électif auparavant. Et la liste pourrait durer longtemps.

Pour bien comprendre les cycles, il faut souvent d'abord écouter les conférences tenues par des responsables économiques qui ne sont pas à la recherche de "séductions électorales". C'est le cas de Jorge Lemann, l'un des investisseurs privés les plus puissants de la planète, qui dirige 3G Capital.

Il se présente comme un "dinosaure terrifié" face à des changements de goûts et des habitudes de consommation qui sont en train de remodeler les plus grandes entreprises de consommation du monde. Pour l'essentiel, la fin des "vieilles marques". Toutes les vieilles marques cèdent du terrain face à des opérations "artisanales". Des approches souples, novatrices, introduisant de nouvelles méthodes.

C'est l'âge des perturbations. La technologie est une force de ruptures. Mais ce besoin de ruptures va bien au-delà. Chaque métier vit ainsi des mutations immédiates.

Une réalité qui mériterait d'être mieux considérée par la société politique française qui n'est ni frappée de façon exclusive ni de façon plus violente qu'ailleurs. Une réalité nouvelle qui va imposer des ruptures fortes permanentes pour mettre la crise en ... crise. Une capacité à bouger qui est si peu dans la culture de la vie politique française, son gros problème dans de telles circonstances.

  • Publié le 29 décembre 2018

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