Grenoble : quelles conséquences pour une gauche locale atomisée ?

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Pour bien avoir conscience de l'actuelle situation de la gauche à Grenoble, il faut d'abord dresser un état de la chute terrible connue par celle-ci ces dernières années. En mars 2014, avant les élections municipales, la gauche détient la Ville de Grenoble, l'agglomération grenobloise, le Département de l'Isère, la Région Rhône-Alpes.

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5 ans plus tard, que lui reste-t-il ? Le PS a perdu la Ville de Grenoble au profit des Verts et Mélenchonistes. Puis la Métropole a été conservée en apparence par le PS (avant que le Président sortant ne quitte le PS pour rejoindre Générations de Benoit Hamon) mais sous la "surveillance" très étroite de la nouvelle majorité de la Ville de Grenoble. En 2015, la gauche a perdu le Département de l'Isère sous l'effet d'une atomisation parfois suicidaire de candidatures excluant tout candidat de gauche du second tour face à la poussée du FN. En 2015 toujours, la gauche a perdu la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

C'est dire l'impact d'un désastre par étapes. En 2 ans (2014-2015), la gauche a perdu ses socles historiques. Et lors des législatives, elle n'a sauvé qu'une députée (Sud Isère) sur 10 députés.

Dans ce contexte, sur Grenoble, l'atomisation semble bien installée. Au niveau de l'ultra-gauche, il n'est pas à écarter une liste Verts et une liste France Insoumise. Mais même à supposer que l'union entre ces deux composantes puisse survivre, il faut compter désormais avec deux autres composantes qui se partagent l'ex PS pour l'essentiel. D'un côté les macronistes derrière Emilie Chalas qui semble avoir obtenu l'assurance d'une tête de liste. Et progressivement elle parait en mesure de compter sur des transfuges du PS qui feraient l'objet de négociations tout particulièrement de la part d'anciens proches de Michel Destot. A ce titre, il est souvent beaucoup question de transferts qui seraient liés à des démarches d'une ancienne Ministre PS et / ou d'un ancien Sénateur PS. De même, des passerelles auraient été posées avec d'anciens élus grenoblois parfois même au sein de listes de ... droite. Et face à ces transfuges qui devraient progressivement se dévoiler, il reste le ... PS. Il est à la recherche d'un leader local. Une recherche qui parait se solder par le retour d'un ancien suppléant-député PS actuellement à une fonction à la discrétion du ... Gouvernement, ce qui suscite de nombreux commentaires sur la marge de manoeuvre ultérieure" restreinte" sauf à se rapprocher de la liste ... LAREM.

Genoble qui va conditionner la majorité à la Métropole. Car dans la Métropole, il est de plus en plus question d'alternances radicales face à une métropolisation devenue manifestement répulsive face à sa logique accélérée d'urbanisation densifiée changeant les équilibres locaux traditionnels. Déjà exposée à une surprise forte en mars 2014, l'agglomération grenobloise semble encore contenir de nombreux chocs improbables en stock.

  • Publié le 24 janvier 2019

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