Municipales dans l'agglomération grenobloise : des chocs en stocks

Les instances locales de la République en Marche viennent de lancer une consultation en vue des élections municipales dans l'agglomération grenobloise. Plusieurs marqueurs méritent l'attention du côté du parti présidentiel sous l'impulsion de leur leader départemental, Olivier Six.

LEWEB 2014 - CONFERENCE - LEWEB TRENDS - IN CONVERSATION WITH EMMANUEL MACRON (FRENCH MINISTER FOR ECONOMY INDUSTRY AND DIGITAL AFFAIRS) - PULLMAN STAGE

D'abord, 5 constats s'imposent. 1) L'image de marque initiale d'Emmanuel Macron correspondait particulièrement bien à l'ancrage traditionnel de Grenoble et de son agglomération : nouvelles technologies, modernité, économie dynamique... Mais depuis l'image de marque initiale, de nombreux épisodes sont intervenus troublant la "marque initiale". 2) Le Maire sortant, Eric Piolle, sera contraint d'effectuer des choix majeurs. Le "techno écolo" de mars 2014 est désormais surtout perçu comme un "écolo ultra gauche" sous influence d'un pôle mélenchoniste très déterminé. Avec le mercato récent d'un ex Président de la Chambre des Métiers, Eric Piolle semble vouloir élargir le spectre de son assiette électorale. Mais de l'intention aux actes et plus encore à la perception par l'opinion, le fossé semble grand désormais. 3) A ce jour, le débat d'idées n'est pas lancé dans la ville - centre qui s'auto-proclamait pourtant si souvent être un "laboratoire des idées". Pire encore, pour le moment, sur les réseaux sociaux, c'est la profusion de comptes anonymes qui, souvent sous le masque revendiqué de la pseudo parodie, influent des agressions personnelles inédites à ce point dans ce débat local. L'observation des premiers abonnés devrait donner lieu peut-être à une présomption de traçabilité dure à assumer dans le temps... 4) Les municipales vont avoir du mal à éviter des logiques référendaires : l'insécurité sur Grenoble ou l'urbanisation accélérée densifiée sur le sud de l'agglomération. 5) Le PS et les Républicains semblent particulièrement fragiles. Le PS n'a plus de leader local depuis les législatives 2017 marquant la fin d'un cycle terrible pour le PS : perte de la Ville de Grenoble (2014) , puis du Département (2015), puis de la Région (2015), puis de la Métropole (2017) avec un Président très controversé passé chez Benoit Hamon. Pour ce qui concerne les Républicains, la tentative du Sénateur de Domène, Michel Savin, s'ancre dans un sillon filloniste particulièrement éloigné de la sociologie grenobloise. Le venue récente du vendéen Bruno Retailleau ne peut que contribuer à replier ce parti politique sur un socle très étroit. Si Grenoble c'était la Vendée, cela se saurait depuis longtemps ... C'est d'ailleurs un visage de l'opposition qui semble plaire particulièrement à Eric Piolle épargnant manifestement le Sénateur LR sortant de toute critique à ce jour donnant le sentiment "d'aimer" une opposition de ce type ...

Sur ce socle, que peuvent faire les Marcheurs locaux ? 1) Ils doivent clarifier leurs projets. A ce jour, trois projets ont été publiés : ceux du Club 20, collectif local de la société civile, ceux du Cercle du Sud Grenoblois, animé par deux jeunes membres très dynamiques de la société civile, Aline Kozma et Claude Soullier et ceux de l'équipe d'Alain Carignon ayant présenté tout dernièrement 80 propositions précises détaillées.

Claude Soulier Aline Kozma

Cercle Sud Grenoblois

2) Une fois cette étape intervenue, ils vont devoir préciser les alliances locales. Entendent-ils faire vivre des alternatives aux équipes qui ont fait la majorité sortante de la Métro ? A lire les panneaux des "villes cibles" lors d'une récente photo collective prise sur les marches de l'Hôtel de Ville de Grenoble, cela parait possible ? 3) Quels axes forts et surtout quels accords pour des deuxièmes tours ? C'est la première fois que l'agglomération grenobloise peut vivre de véritables triangulaires avec des Marcheurs qui aspirent beaucoup des PS et des Républicains modérés. Au niveau des PS, il est beaucoup question d'aides données par d'ex parlementaires PS, Geneviève Fioraso et Jacques Chiron, jamais réconciliés avec leurs ex-collègues depuis des séparations qui ont déjà beaucoup pesé en mars 2014.

Bref, c'est un contexte totalement inédit qui laisse un espace considérable avec de véritables inconnues. Le printemps 2019 devrait être important en la matière.

  • Publié le 10 février 2019

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