Alain Juppé et le succès de Bordeaux

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Alors que le mouvement des Gilets Jaunes a débuté notamment sur le motif de l'inégalité des territoires, c'est dommage que le départ d'Alain Juppé de la Mairie de Bordeaux n'ait pas été l'occasion d'un sérieux débat de fond sur les causes du succès de Bordeaux.

Audition d'Alain Juppé, Ministre des Affaires Etrangères et représentant UMP de Nicolas Sarkozy

D'abord, le succès de Bordeaux est aujourd'hui incontestable et incontesté. C'est une ville - métropole comme il en existe une dizaine en France à la taille européenne comme Lyon, Lille, Nantes, Strasbourg notamment.

A quoi est dû le succès de Bordeaux ? 1) A un cap politique qui a inscrit une action cohérente dans le temps. Dès l'origine, l'analyse d'Alain Juppé était tendue vers l'émergence de très grandes capitales régionales qui auraient vocation à structurer le développement dynamique du reste du territoire de proximité. Par conséquent, l'enjeu était de réunir tous les critères pour parvenir à être cette grande capitale régionale. Beaucoup d'atouts existaient dès l'origine. Mais rien n'était gagné dans la compétition des territoires. 2) Dans un Etat comme la France, il n'y a pas de succès de ce type sans une réelle collaboration avec l'Etat. Bordeaux a connu une période dorée de 2007 à 2012. Nicolas Sarkozy a compris qu'il ne pourrait unifier la droite qu'en construisant une alliance solide avec le 1er des chiraquiens : Alain Juppé. Et du temps de la présidence de Nicolas Sarkozy, Bordeaux a pu compter sur une aide particulière de l'Etat. Parce qu'il y a eu à cette époque (2007 -2012) une convergence totale des efforts. L'Etat dont le Préfet de Gironde, Patrick Stefanini, travaillant en symbiose avec Alain Juppé. C'est une période où il y avait des panneaux de chantiers à chaque coin de rue avec des aides de l'Etat considérables. C'est une ville qui depuis 2007 a mis le cap sur la qualité de l'environnement. Ne pas oublier qu'à l'été 2007, Alain Juppé a été un bref ministre de l'Ecologie. Poste qu'il avait accepté et occupé pendant 1 mois avec à cette époque des idées très novatrices. Son départ l'été 2007 a probablement été l'un des tournants de l'écologie en France. C'était une idée très novatrice que de confier l'écologie à une personnalité de cette audience, ancien Premier Ministre, avec rang de Ministre d'Etat et avec un cursus à la tête des plus hautes administrations régaliennes. C'était le désenclavement de l'écologie. 3) Ce qu'Alain Juppé n'a pas pu faire sur le plan national, il l'a fait à Bordeaux. Avec une implication locale de proximité considérable comme sa campagne de 2014.



Cette ville, comme Vancouver qui est une référence internationale indiscutée, montre que la vraie écologie, celle qui sert l'environnement, c'est tendre vers l'harmonie. L'harmonie c'est le respect du patrimoine ancien. C'est la conciliation économie et écologie et non pas l'écologie contre l'économie. C'est une ville propre, esthétique, qui rend de la place à la nature (eau et verdure). C'est aussi un patriotisme local : le bordelais est fier d'être ... bordelais. Une agglomération qui ne divorce pas avec sa ville chef lieu mais qui respecte la diversité de ses territoires. Ce sont les socles d'une métropole européenne qui ne cherche pas les classements mais qui les gagne avec humilité comme si c'était ... naturel. Le visage d'une France qui gagne. Dans la discrétion. Mais dans l'efficacité. Beaucoup d'enseignements à tirer de la remarquable réussite de Bordeaux.

  • Publié le 9 mars 2019

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