Les législatives et les municipales (Edito 93)

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Les élections législatives constituent-elles l'amorce fiable des élections locales ? C'est la question qui domine désormais le paysage politique car chacun passe immédiatement à la prochaine échéance électorale en cherchant à identifier les impacts du dernier scrutin.

Dans ce contexte, deux précisions s'imposent.

D'une part, les législatives et les municipales sont par définition des scrutins d'une nature différente. Les qualités attendues pour les fonctions ne sont pas les mêmes. Bien davantage, le contexte politique sera très vraisemblablement autre et ce de façon très significative.

Par conséquent, une nouvelle donne va prendre jour d'elle-même au lendemain de la coupure d'été lorsque l'électorat, au retour des vacances, se replongera dans la seconde élection qu'il connaît, maîtrise et aime : les municipales.

Ces élections écrasent les scrutins locaux comme la présidentielle écrase désormais les scrutins nationaux.

Le véritable impact réside dans l'analyse rationnelle des résultats.

C'est là, la seconde précision importante. En effet, si la première nécessité est d'accepter la nature différente des scrutins, la seconde nécessité c'est de tirer toutes les conséquences du scrutin des législatives.

L'analyse calme et rationnelle des raisons de la défaite ou même d'une victoire permet toujours de tirer des enseignements très instructifs.

Plusieurs critères méritent une attention particulière plus encore en matière de défaite :

01 - quel a été le sentiment général au sein de la population qui a fondé la victoire de votre adversaire ?

02 - ce sentiment général est-il susceptible de connaître des évolutions rapides et si oui lesquelles ?

03 - le résultat s'explique-t-il par des électeurs indécis au nombre considérablement plus élevé que d'ordinaire ?

04 - si la réponse est positive à la question précédente, qu'est ce qui a pu conduire autant d'électeurs à devenir des "indécis" ?

05 - y a-t-il eu des erreurs manifestes dans votre campagne électorale et si oui lesquelles ?

Toutes ces questions doivent conduire à une analyse critique vous permettant de dégager une conclusion importante : où est né l'avantage significatif de votre concurrent ?

A partir de cette identification débute votre stratégie de ré-implication dans le débat politique.

Aux Etats-Unis, cette réintégration dans le débat politique porte le nom de la stratégie du "moi aussi".

Elle consiste à corriger l'ancrage initial de votre image de marque en indiquant toutes les mesures que "vous aussi" vous auriez mises en oeuvre comme le fait votre concurrent en qualité d'élu.

L'autre thèse, parfois complémentaire d'ailleurs, consiste à débusquer "vos électeurs qui s'ignorent". Il s'agit de provoquer un regret chez les indécis.

Comme il est possible de le constater, la réintégration dans la compétition dépend de la qualité de l'analyse des causes de la défaite.

Ces causes vous donnent des indications sur les corrections à opérer.

Aucune victoire n'installe l'heureux bénéficiaire dans la logique incontournable mécanique des succès à répétition.

Il en est de même des défaites.

Chaque élection permet une nouvelle donne.

De la rapidité et de la qualité de l'analyse des raisons de la victoire ou de la défaite dépendent la performance de la prochaine campagne. Le candidat doit désormais avoir la même réactivité que celle de l'électorat, ce qui n'est pas peu dire. Les rebonds seront d'autant plus rapides et importants que l'analyse de la défaite sera marquée par la rigueur.

Au sommaire de la Lettre Exprimeo 93 :
- Fiche 89 : les contentieux électoraux.
- Discours 177 : le redressement national.
- Discours 178 : l'égalité des chances.
- Carnet 89 : GB : restera-t-il un "modèle Tony Blair" ?
- Presse : 5 faits majeurs de la semaine 25


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  • Publié le 1 juillet 2007

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