Joe Biden et le complexe du Prince de Galles
La campagne de Joe Biden laisse toujours un goût particulier. Biden est frappé par le "complexe du Prince de Galles" : rêver de l'après règne d'Obama mais sans jamais oser faire le nécessaire pour ouvrir cette nouvelle page pour de bon.
Joe Biden a beaucoup de raisons pour être satisfait. Il est en tête des sondages. Il n'y a pas de leader alternatif jeune qui est né. Mais à chaque étape, il y a comme un sentiment d'inachevé. Joe Biden se rêvait comme l'héritier d'Obama. Mais encore faut-il que Barack Obama fasse les actes symboles nécessaires. Ce qu'il ne fait pas pour le moment. Il pourrait donc s'affirmer comme LE successeur : être toujours proche mais avec un actif personnel clair. Et l'actif personnel n'apparait pas. Il a davantage l'image d'un Poulidor que d'un Rastignac émancipé. Après 8 ans dans le rôle du second, il semble incapable de prendre l'étoffe du premier autonome.
Si bien que, faute d'une telle évolution, Joe Biden semble rester le gestionnaire du socle des années Obama et il laisse le leadership à Elizabeth Warren qui s'annonce comme une compétitrice redoutable parce qu'elle ne vise que la première place, ce qui explique ses postures subtiles en 2016 pour laisser son espace ouvert pour ... 2020. Ce "complexe du prince de Galles" pourrait bien lui faire perdre la victoire sauf à abandonner de façon urgente ce trait de tempérament. Mais est-ce possible ... ?