Pete Buttigieg ou le frisson du neuf

  • Pete Buttigieg

La vie politique américaine semble préférer l’invention à l'imitation. L'invention, c'est le frisson du neuf.

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Avant chaque élection présidentielle, l’enjeu consiste à trouver le schéma qui perturberait les rapports de forces classiques. La France a connu ce schéma avec le fameux "troisième homme" qui a vécu en permanence sous la Vème République.

Depuis 1974, chaque année précédant l’élection présidentielle a vu naître son « troisième homme ». Ils eurent pour noms Michel Jobert en 1974, Coluche et Yves Montand en 1981, Bernard Tapie en 1988, JP Chevènement lors des présidentielles de 2002. Macron en 2017.

Pour faire vivre le frisson du neuf, il faut trouver un nouveau discours avec des symboles forts. Trump y est parvenu en 2016.

Deux constats s'imposent.

D’une part, le décalage entre les repères traditionnels des politiques de 1er plan et la société est aujourd’hui quasi- total.
Les premiers ne parlent pas comme la seconde. Tout est en décalage. Le 1er terme ci-dessous est celui utilisé par les responsables politiques. Le second est celui attendu par la société. Le décalage est édifiant :
• collectivité / individu,
• travail / loisirs,
• religion / matérialisme,
• efforts / jouissance,
• certitude, doute,
• optimisme / angoisse,
• croyance / peurs,
...
Cet décalage crée un espace. Comme ce décalage est plus important que jamais, il est aussi exact que cet espace est donc plus grand que d’ordinaire.

Le second repère est que l’ambiance actuelle est aux valeurs féminines. Dans un monde d’angoisses et de précarités, la recherche d’harmonie appelle des concepts, des mots, des attitudes plus proches des valeurs féminines traditionnelles.

De la conjugaison de ces deux facteurs peut résulter un réel créneau pour des candidats comme Pete Buttigieg.

Mais il ne faut pas trop tarder.

  • Publié le 25 février 2020

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