John McCain joue délibérément la gaffe comme communication
John McCain, notamment par le canal du site Internet de sa fille, ouvre sa période de communication axée sur "la gaffe qui rend sympa".
Il y a des gaffes dont la préparation demande encore plus d'imagination et de préparation que l'exposé sérieux le plus compétent : c'est la stratégie de la gaffe qui rend sympa.
C'est une étape méthodiqument ouverte par le Parti Républicain depuis Reagan.
Le rôle de ces gaffes est triple :
* rassurer sur l'authenticité du candidat,
* rassurer sur sa proximité (le citoyen peut se dire "il est comme nous"),
* fiabiliser les moments sérieux.
Si la campagne permet de connaître les "ratés" c'est qu'elle n'est pas entièrement tenue, orchestrée, programmée. Donc, cette campagne permet de mieux croire ce qui est sérieux.
C'est une réelle technique de communication qui recherche et qui a travaillé "la bonne gaffe".
Dans les équipes du Parti républicain que nous avons rencontrées, nous avons été surpris par la certitude que la personnalité de McCain ferait la différence. C'est McCain le cow boy patriote enraciné dans l'Arizona, le "dur à cuire" qui bat même les cancers à répétition.
Obama est présenté comme trop "européen et intellectuel". C'était le même pari en 2004 au sujet de Kerry, "ce chic sénateur qui parlait Français à ses conquêtes féminines" selon les titres des journaux de l'époque.
McCain est par ailleurs servi par la baisse de la cote de confiance de Bush. Plus Bush est bas, plus les militants Républicains acceptent qu'il prenne des distances publiquement. Or Bush bat des records se rapprochant de Carter 1980.