John McCain doit relancer sa campagne

  • Barack Obama
  • John Mccain
  • Novembre 2008
  • Campagne Electorale

Le candidat républicain traverse un trou d'air. Son âge s'est installé dans la campagne. Il paraît terne face à Obama. Il est un modeste orateur. Les dernières déclarations de son entourage laissent entendre une instrumentalisation éventuelle d'évènements internationaux graves. Des candidats républicains s'éloignent de lui. Il est temps de relancer sa campagne.

Les priorités ont été clarifiées. C'est le carnet de bord de notre dernière lettre hebdomadaire.

Dans le camp de McCain, Obama est d'abord perçu comme une création des médias. Les médias recherchent constamment un visage jeune, frais, différent. Cette "révélation de l'inconnu" booste l'audience des médias. Mais l'Amérique profonde fonctionnerait de façon différente à partir de trois qualités majeures : la simplicité, le courage, le besoin.

La simplicité, c'est le message clef de la campagne. Dès qu'il y a interrogation sur le message, c'est que la campagne est mauvaise. Le message de McCain c'est la confiance. Il a passé sa vie au service de l'Amérique. Il mérite la fonction suprême. On peut lui faire confiance pour l'exercer avec efficacité.

Le courage, parce que le leadership se conquiert toujours grâce au courage. La vraie position de leader ne se doit pas à la chance ou au hasard des circonstances. Il naît dans le courage durable.

Le besoin, c'est la rencontre entre l'offre politique et la demande de l'opinion. Les campagnes n'ont pas de sens jusqu'à ce que l'opinion les remplisse de signification. Sur ces trois volets, pour l'équipe McCain, l'avantage de leur candidat est manifeste. La période actuelle est d'abord une période de crises multiples présentes et potentielles. Le Commandant en Chef de la première force militaire au monde doit avoir l'expérience et les nerfs solides. McCain remplit cette attente. Pour Obama, les doutes seraient encore trop grands. Ces doutes inquiètent. En ce qui concerne le courage, tout le parcours de McCain respire cette valeur. Pour Obama, tout serait allé vite, très vite, trop vite. Il ne serait pas encore assez passé au tamis de la vie. En ce qui concerne le besoin, l'opinion attend un Américain comme elle et non pas un leader charismatique qui soit une vitrine. McCain c'est un Américain pour les Américains tandis qu'Obama serait un Américain pour une nouvelle Amérique pour ne pas dire l'Amérique des "non Américains". Toutes ces observations résument l'actuelle bataille des positionnements. Pour l'équipe McCain, le vote c'est "l'épreuve du barman". Qu'est ce que vous obtenez lorsque vous commandez la marque par son nom ? Au nom McCain, vous devriez avoir la confiance par l'expérience, par le courage, par les épreuves de la vie ... Au nom Obama, il y aurait trop d'adjectifs descriptifs : le 1er Président noir, le retour des démocrates, le vainqueur d'Hillary Clinton ...

Plus le nom est "élastique", plus le nom est fragile.

Sous cet angle, la révélation est un avantage à court terme mais un inconvénient à long terme : facilement arrivé, facilement reparti. Il faut une position unique dans l'opinion. A force d'être trop, on devient rien. L'extension de qualificatifs n'est pas une force. C'est une faiblesse. Obama a franchi une épreuve de qualification. Le vainqueur est le meilleur des pires. Maintenant, pour gagner le prix, il doit être le meilleur des deux meilleurs ; c'est un autre challenge. De surcroît, le camp de McCain estime que le retour du balancier veut que les médias qui aiment l'anonymat au début pour faire naître le neuf qui alimente la surprise donc l'audience sacrifient souvent le neuf dans la dernière ligne droite : "les 15 minutes de célébrité sont alors passées". Pour toutes ces raisons, le camp de McCain demeure confiant. De plus, il a été le premier désigné et l'avantage du "premier désigné" compte dans l'opinion qui a vite tourné la page de la contestation interne qui fragilise. Le vrai rendez-vous est au lendemain des deux conventions. Dans l'attente, c'est le hors d'oeuvre ...

  • Publié le 25 juin 2008

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