Arnold Schwarzenegger et la course au centre

  • Arnold Schwarzenegger
  • Eric Cantor

Deux écoles s'affrontent au sein du Parti Républicain Américain : celle de la course au centre et celle de l'orthodoxie conservatrice.

Barack Obama sème de désordre dans le Parti Républicain.

Pour certains élus comme le Gouverneur de Californie ou Eric Cantor, le Parti Républicain doit se rapprocher du centre.

La première cible réside dans les "matérialistes" qu'il faut ramener au Parti Républicain.

Plus consommateurs-citoyens que l'inverse, ils ne sont pas très satisfaits de leur vie et aspirent à plus d'argent, plus d'emplois, plus de confort...

Pour eux, la politique d'Obama est d'abord présentée comme l'implosion de la fiscalité fédérale.

La seconde cible est composée des "modérés". A l'inverse de la précédente, cette catégorie est plutôt satisfaite de sa vie et affiche une certaine culture politique.

Elle rassemble des femmes et des hommes qui ont en commun de rejeter l'affrontement politique trop exacerbé. Assez hésitants, ils reconnaissent qu'ils changent parfois de décision de vote en cours de campagne, voire même hésitent jusque dans l'isoloir pour certains. Plus attachés aux hommes qu'à leurs étiquettes, cette population est une cible clef de sa campagne. S'il n'est pas connu d'eux, leur vote sera impossible.

Il doit donc partir à leur rencontre et profiter des élections du mid term 2010 pour faire une campagne identique à celle de Barack Obama en … 2006.

La troisième cible est constituée de l'électorat acquis. C'est le noyau dur de l'électorat du Parti Républicain. Il est sûr de ses convictions parfois même jusqu'à l'intolérance vis à vis des autres sensibilités. Il aime et déteste. Certains électeurs peuvent adopter des comportements de vote indisciplinés allant jusqu'au refus de soutenir des hommes qu'ils n'aiment pas même s'ils font partie de la même famille de pensée parce qu'ils ont des divergences sur les questions religieuses tout particulièrement.

La quatrième cible est celle des relais. Eric Cantor doit rendre le Parti Républicain plus " sexy ", ce qui est loin d'être gagné à ce jour.

La cinquième cible est celle des militants.

Avec cet ordre, ce groupe change la donne au sein du Parti Républicain dans des conditions analogues à celle des "nouveaux démocrates" en 2006.

A cette époque pour cette génération démocrate, il s'agissait de ne pas abandonner au Parti Républicain les acquis de " gestion rigoureuse ", de patriotisme …

C'est l'analyse que le Parti Républicain a perdu en 2008 parce qu'il n'a pas mené la bataille du centre.

Si cette analyse prévaut, c'est un tournant pour le Parti Républicain mais aussi pour l'ensemble de la vie politique Américaine. GW Bush avait bâti sa victoire de 2000 sur la reconquête d'un socle religieux analysant la défaite de son père comme l'avertissement donné par les conservateurs insatisfaits par sa politique trop modérée.

Face à cette école d'analyse figure celle de Sarah Palin ou de Bobby Jindal pour qui il faut revenir aux fondamentaux conservateurs.

  • Publié le 23 février 2009

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