Martine Aubry et le défi du nouveau parti
A l'approche des régionales, le dossier du CPNT dans l'Hérault illustre le double défi du PS : faire respecter une discipline et promouvoir un nouveau contenu. Que pèsent les partis face aux grands "féodaux" ?
Martine Aubry doit apporter deux réponses à deux questions majeures :
- que signifie être socialiste dans la France moderne ?
- que signifie appartenir au PS ?
Le rôle des partis politiques dans un régime démocratique est indispensable. Ce rôle doit être respecté. Il est en cours de redéfinition. Les partis rénovent leurs structures. Ils s'efforcent de remplir un rôle d'information en posant des problèmes rencontrés par la société, en présentant des solutions de rechange, en définissant des objectifs à moyen et à long terme pour la société.
Ils constituent aussi un remède contre la parcellisation des revendications. Les partis politiques recherchent un lien commun à travers les demandes particulières. Ils sont enfin une formidable école de formation et ont donc vocation à préparer des équipes de rechange du personnel politique.
Bref, si besoin était, toutes ces fonctions rappellent la nécessité de partis politiques en pleine vitalité.
Face à de telles fonctions d'intérêt général, la paupérisation actuelle des partis politiques Français ne peut qu'inquiéter.
L'UMP assume pleinement sa fonction de logistique pour la prochaine présidentielle. Elle peut compter sur l'autorité liée à l'exercice du pouvoir.
Pour le PS, il subit la fragilité liée à sa situation d'opposant national. Une fragilité renforcée par son actuelle décrédibilisation qui semble le couper de la victoire en 2012.
Si les listes régionales ne permettent pas de "reprendre en main" la situation, c'est une perspective de libanisation sans précédent au lendemain de ce scrutin.
George Frêche s'auto-investit et il compose des alliances locales dissidentes des accords nationaux. Si une telle situation fait tâche d'huile, le PS partira en pré-campagne présidentielle dans un ordre tellement éclaté que l'actuelle crise pourrait sembler "morne plaine" face aux pics d'alors ...